Reprise de Cannes Classics 2025

Du 11 juin au 9 juillet

Exceptionnel ! L’Institut Lumière et MK2 Bibliothèque reprennent conjointement plusieurs titres de la sélection Cannes Classics. Découvrez la sélection des plus belles restaurations du Festival de Cannes 2025 dans la salle de la Villa Lumière, un mois seulement après leur présentation au Palais des Festival. 

Au programme à l’Institut Lumière : des films rares en provenance d’Irak, de Colombie, deux films de George Sherman choisis par Quentin Tarantino, Abel Gance et Nelly Kaplan, Nanni Moretti, John Schlesinger…

Une programmation en partenariat avec le Festival de Cannes et MK2. 
Remerciements à Argentina Sono Film, FPA Classics, Carlotta Films, CNC, Coproduction Office, Eurozoom, Tamasa Distribution, Pathé Films, Les Acacias, Malavida, Cineteca di Bologna, Criterion, MK2 Films, Maleza Cine, Malavida, Archives du film hongroises, Universal Pictures, et tous les ayants droits des films. 

Le programme


La Ruée vers l'or

de Charlie Chaplin
(The Gold Rush, 1925, 1h28)
 

Klondike, fin du XIXème siècle. Des aventuriers partent en quête de filons d’or dans les montagnes enneigées. Parmi eux, un petit homme coiffé d’un chapeau et muni d’une canne se réfugie un jour de tempête dans une cabane perdue où il rencontre deux autres chercheurs d’or. De retour bredouille à la ville, le petit homme fait la connaissance de Georgia dont il tombe amoureux.
Une présentation de Roy Export SAS avec le soutien de mk2. Restauration 4K réalisée au laboratoire L’Immagine Ritrovata, à partir d’éléments créés par Photoplay Productions et de matériels d’archives du BFI National Archive, Blackhawk Films, la Collection Lobster Films, Das Bundesarchiv, la Filmoteca de Catalunya, le George Eastman Museum et le Museum of Modern Art (MoMA). 

servie par une superbe photographie.

 

Le Mustang noir

de George Sherman
(Red Canyon, États-Unis, 1949, 1h22)
 

Suivi de Sur le territoire des comanches de George Sherman (Comanche Territory, Etats-Unis, 1950, 1h16)

À maintes reprises, Quentin Tarantino a exprimé son goût pour le western spaghetti, citant parmi ses incontournables Le Bon, la Brute et le Truand. Au-delà de cette catégorie, l’intégralité du genre intéresse le cinéaste. Il était présent pour partager cet amour au Festival de Canne 2025.

Il a choisi de revenir sur un réalisateur prolifique, George Sherman (1908-1991), en particulier sur la période de sa carrière qu’il juge la plus ambitieuse et la plus créative, celle des années 1940 et 1950, lorsqu’il collaborait avec Universal. Tarantino a présenté deux de ses films, qu’il a vus et revus, méconnus du grand public : Red Canyon et Comanche Territory.

Sorti en 1950, Comanche Territory (Sur le territoire des Comanches) nous met dans les pas de Jim Read, envoyé à la frontière pour enquêter sur la flambée de violence entre Mexicains et Comanches. Le retour de la paix sur ces terres semble bien compromis au vu des enjeux liés à l’exploitation des minerais.

Un an plus tôt sortait Red Canyon (Le Mustang noir), l’histoire de Lucy, fille d’un éleveur de chevaux qui rêve de capturer un étalon sauvage, doublée par un cow-boy solitaire au passé trouble.

Deux films restaurés qui raviront les adeptes d’action et de Technicolor.

 


Chroniques des années de braise

de Mohamed Lakhdar Hamina
(Waqai sinin al-djamr, 1955, 2h03)
 

Les 50 ans d’une Palme d’or algérienne, décernée en 1975 par le jury de Jeanne Moreau à Mohamed Lakhdar Hamina pour Chronique des années de braise, une fresque sur les étincelles qui mèneront à la guerre d’indépendance.

Ce film, dont le récit commence en 1939 et se termine le 11 novembre 1954, n’a pas la prétention de raconter toute l’histoire de l’Algérie. Á travers des repères historiques, il essaie d’expliquer que le 1er novembre 1954 (date du déclenchement de la Révolution Algérienne), n’est pas un accident de l’Histoire, mais l’aboutissement d’un long trajet entrepris par le peuple algérien…

Le film est partagé en six volets.

 

Au-delà de l'oubli

de Hugo Del Carril 
(Más allá del olvido, 1955, 1h34) 
 

Fernando de Arellano, un homme riche, perd sa jeune épouse Blanca, morte d’une grave maladie. Après une longue période de dépression, il rencontre Mónica dans un cabaret français, identique en apparence à sa défunte épouse mais bien différente à bien des égards. Mónica et Fernando se marient, tandis que Luis, l’ex-amant et proxénète de Mónica, ourdit une vengeance contre elle… L’une des oeuvres les plus importants du cinéma argentin. Souvent comparé à Vertigo (1958), le film est adapté du roman Bruges-la-Morte (1892) de Georges Rodenbach. 

 


Saïd Effendi

de Kameran Hosni
(1956, 1h31)

Dans les années 1950, Saïd Effendi, un instituteur, emménage avec sa famille dans une nouvelle maison dans un quartier populaire de Bagdad, après avoir été contraint de quitter son ancien domicile sur ordre de son propriétaire.

Dans sa nouvelle résidence, il est confronté à des tensions sociales avec son voisin, Abdullah le cordonnier, notamment en raison de conflits entre leurs enfants, qui détériorent les relations entre les deux familles. À mesure que les problèmes s’intensifient, Saïd doit relever un défi de taille : trouver un équilibre entre l’éducation de ses enfants et le maintien de bonnes relations avec ses voisins, sans recourir à la violence.

Un classique du patrimoine irakien. Sorti en 1957, ce film empreint de réalisme social incarnait à l’époque un espoir fort pour l’essor du cinéma national.

Sterne

de Konrad Wolf
(1959, 1h33)

Une enseignante juive et un officier allemand tombent amoureux dans un camp bulgare où des Juifs grecs attendent leur déportation à Auschwitz en 1943. Leur amour est détruit par le fascisme, la haine et la discrimination dans l’un des premiers films à appeler l’Allemagne à reconnaître son rôle dans l’Holocauste. D’après les expériences de l’écrivain bulgare Angel Wagenstein (1922-2023).

Le chef-d’œuvre en noir et blanc qui a rendu célèbre Konrad Wolf, cinéaste allemand engagé et emblématique de la RDA. Au travers d’une histoire d’amour au cœur de l’Holocauste, le réalisateur capte avec retenue la résistance de l’humanité face à l’absurdité du mal.


Les Mauvais coups

de François Leterrier
(1961, 1h44)

Milan et Roberte sont mariés depuis dix ans. Depuis que Milan s’est retiré de la course automobile suite au décès de son meilleur ami, rien ne va plus entre eux. Roberte se noie dans l’alcool pendant qu’il va chasser dans la campagne bourguignonne. Dans le village, l’arrivée d’une jeune et jolie institutrice, Hélène, va mettre à bas leur couple.

Simone Signoret illumine ce film dans le rôle de Roberte, comme le salue le journal Le Monde à la sortie du film : “Écrire que Simone Signoret domine ces Mauvais Coups, qu’elle porte le film sur ses épaules, ne signifierait rien. Elle en est la chair, elle en est la vie.” Une interprétation aujourd’hui mise à l’honneur dans une version restaurée du film.

La paga

de Ciro Durán
(1962, 1h03)

Dans les Andes, un paysan travaille la terre dans des conditions d’exploitation pour assurer la survie de sa famille. Son fils est malade, sa femme enceinte, et il reproduit chez lui la violence qui l’entoure. Sans argent pour payer des soins médicaux, il s’enivre un soir et se fait arrêter. En prison, dans un accès de rage, il se révolte contre le cacique politique du village de la seule manière qui lui est possible… La Paga fut une œuvre pionnière du cinéma social et politique en Amérique latine, influencée par le néoréalisme italien et le cinéma soviétique. Inspiré des souvenirs d’enfance du réalisateur colombien, le film dénonce l’exploitation du paysannat.


Darling

de John Schlesinger
(1965, 2h07)

Diana Scott est une « enfant gâtée », consciente de sa beauté. Elle a épousé, jeune, un candide jeune homme mais ce mariage est un échec. Elle devient mannequin, lancée par Robert Gold, un reporter de télévision, qui a quitté sa famille pour elle. Mais Diana abandonne son amant pour un bel homme d’affaires puis pour un prince italien. Elle prend peu à peu conscience du monde artificiel dans lequel elle vit…

Avec l’iconique Julie Christie. Si elle a marqué les esprits dans le rôle de Lara dans Docteur Jivago en 1965, cette figure du “Swinging London” a brillé la même année dans Darling, qui lui a valu l’Oscar de la meilleure actrice.

Palombella rossa

de Nanni Moretti
(1989, 1h28)

Michele est le leader du parti communiste italien et un joueur professionnel de water-polo. À la suite d’un accident, il perd la mémoire. Il doit donc tout réapprendre de sa vie, à travers un voyage psychanalytique improvisé, symbolisé par les amitiés et les adversités d’un match de water-polo…

Le plaisir de voir Nanni Moretti devant et derrière la caméra dans un film très personnel. Dans la peau de Michele, il revisite son passé de militant communiste avec humour à travers la métaphore d’un match de waterpolo, sport qu’il a longtemps pratiqué. Le réalisateur a lui-même supervisé la restauration de son œuvre en 4K.


Tenshi no Tamago

de Mamoru Oshii
(Angel’s Egg, 1985, 1h11) 

Dans une ville submergée, une jeune fille continue à prendre soin d’un gros œuf qu’elle tient précieusement dans ses bras. Elle croit qu’il s’agit de l’œuf d’un ange. Un garçon armé d’un énorme fusil descend d’un char particulier. Il est à la recherche de l’oiseau qu’il a vu en rêve. Dans une ville abandonnée, il semble qu’un léger sentiment de sympathie se soit développé entre les deux, mais une nuit, le garçon écrase l’œuf de la jeune fille.

Une allégorie hypnotique qui peut épater bien au-delà des adeptes d’anime japonais. Signé de Mamoru Oshii, père de Ghost in The Shell, Angel’s Egg est à découvrir dans une version restaurée pour ses 40 ans.

Sunshine

de Istvan Szabo
(1999, 3h01)

Sunshine retrace le destin de trois générations d’une famille juive hongroise, confrontée à l’antisémitisme, aux bouleversements de l’assimilation, au fascisme, à la guerre, au communisme puis à la révolution. Ralph Fiennes y incarne tour à tour un homme, son fils et son petit-fils, traversant un siècle d’histoire européenne.

Une fresque intime au service de la mémoire, portée par la partition de Ralph Fiennes, qui incarne à lui seul trois rôles successifs.


Magirama

d'Abel Gance
(1956, 1h20)
 

Le Magirama se compose de quatre courts métrages mettant en œuvre le dispositif de la polyvision développé par Abel Gance : Auprès de ma blonde, Fête foraine, Château de nuages, J’accuse. Depuis Napoléon en 1928, le triple écran est pour le réalisateur le moyen permettant au cinéma de développer une narration qui lui soit propre, sollicitant le spectateur aussi bien par l’image que par le son spatialisé. Avec Nelly Kaplan, Gance revisite son J’accuse de 1937 auquel il adjoint des plans de Napoléon mais aussi de la Fin du monde pour construire le discours pacifiste qui l’obsède depuis 1918. Le récit expérimental d’Auprès de ma blonde et l’expérience sensorielle de Fête foraine et Château de nuages complètent ce manifeste pour un autre cinéma.

La dernière œuvre conceptuelle d’Abel Gance. Un véritable spectacle magique.