« L'œuvre des Lumière : une beauté stupéfiante, une modernité frappante. » – Milos Forman (Lyon, 2010)
Dédié au Cinématographe et à l’histoire de la famille Lumière, le Musée Lumière revient sur les différentes créations techniques de Louis et Auguste Lumière et explore le processus de l’invention du cinéma, des premières expérimentations faites dans le monde entier jusqu’au tournage puis à l’exploitation des films Lumière. Les visiteurs peuvent découvrir des objets uniques tels que le tout premier Cinématographe mais aussi un Kinétoscope Edison ainsi que divers objets d’époque au sein même de la Villa où la famille Lumière a vécu.
De nouveaux dispositifs qui font la part belle aux films Lumière agrémentent également le parcours et rendent compte de l’histoire artistique, intellectuelle et industrielle de l’époque.
« Un Musée Lumière enrichi, rénové et repensé. Et cela vaut le détour ! » – Nicolas Schaller, L'Obs (2023)
Pour les cinéphiles, c’est ici que tout a commencé. Le Cinématographe est né rue du Premier-Film, au centre du quartier Monplaisir de Lyon, où subsistent aujourd'hui seulement
le hangar des usines et
la Villa Lumière qui dresse son imposante silhouette. Le Musée Lumière rend hommage à Louis et Auguste et y présente leurs plus belles trouvailles dans le décor élégant de la demeure familiale, entre plafonds ouvragés, escalier monumental et verrière du jardin d’hiver.
C’est en 2002 que
Dominique Païni, alors Directeur du Département du Développement Culturel du Centre Georges Pompidou, conçut la scénographie du premier parcours, au gré des trois étages et vingt-et-une pièces ouvertes au public, revu en 2023 incluant de nouveaux dispositifs immersifs et innovants.
Le musée donne, bien sûr, la part belle au
Cinématographe, plus célèbre invention des frères Lumière. Il la replace dans la longue histoire des images animées, depuis les lanternes magiques jusqu’au prototype mis au point par Louis pour ses premiers essais de films sur papier en 1894. Grâce à la collection d'appareils anciens rassemblée par le docteur Paul Génard et acquise en 2003, l’exposition présente d’incontournables chefs-d’œuvre techniques tels le kinétoscope d’Edison, le chronophotographe Demenÿ ou le Cinématographe Lumière "n°1" qui projeta
les dix premiers films le 28 décembre 1895, au Grand Café à Paris, devant les 33 spectateurs de la première séance publique payante. Quelques semaines après, des « opérateurs Lumière » partaient tout autour du monde pour filmer d’autres pays, d’autres vies. Les films projetés sur les écrans du musée racontent leur curiosité, leur sens du cadrage et de l’esthétique.
Les frères Lumière furent, certes, d’ingénieux ingénieurs qui mirent au point des appareils aussi étranges que le
Photorama (pour une image à 360 degrés) ou le projecteur en relief (pour des films en 3D, bien avant Avatar). Avec le succès des « plaques sèches », ils furent des industriels prospères comme en témoignent la maquette des usines ou la collection de publicités au charme « vintage » : Pas de photo sans… Lumière . Mais ils furent aussi des artistes. Cette synthèse est mise en valeur dans la partie consacrée à l’autre grande invention des Lumière, les
plaques Autochromes, ancêtres de la diapositive qui offraient au plus grand nombre la réalité en couleur. L’exposition montre ce qu’il fallut d’ingéniosité à Louis pour créer cette plaque associant un réseau microscopique de grains colorés de fécule de pomme de terre à une émulsion noir et blanc, mais elle permet aussi d’admirer l’usage que les Lumière en firent en tant que photographes, avec les images que l’on regarde en transparence et qui rappellent les tableaux impressionnistes. Les photographies en relief, que réalisèrent les épouses et les membres du « clan » Lumière, grâce au Vérascope de Jules Richard, apportent également un magnifique témoignage sur la vie quotidienne d’une famille bourgeoise au tournant des XIXe et XXe siècles.
Au-delà de l’image, les deux frères ont également touché à des domaines aussi variés que le son, la mécanique ou la recherche médicale.L’exposition permet ainsi de découvrir l’étonnante « main-pince » articulée que Louis mit au point pour soulager les amputés de la Première guerre mondiale, et le célèbre Tulle gras qu’Auguste élabora durant ce conflit pour favoriser la cicatrisation des brûlures et plaies.
Aujourd’hui, des outils multimédias contemporains, les tablettes numériques et un audio-guide en cinq langues permettent d’approcher deux hommes insatiables, deux vies tout entières consacrées à l’invention de la modernité.