Des images d’une beauté à couper le souffle, une mise en scène puissamment stylisée, des personnages souvent solitaires et en mal d’amour : le surgissement du cinéma de Wong Kar-wai (Prix Lumière 2017), au tournant du XXIe siècle, a fait l’effet d’une divine surprise, révélant un auteur au romantisme exacerbé. Né en 1958, à Shanghai, le futur cinéaste est encore un enfant quand sa famille émigre à Hong Kong. Son cinéma en sera toujours double : il est, comme dans Chungking express (1994), le sismographe de la modernité fragile de la péninsule, alors promise à la rétrocession à la Chine, une métropole hyperactive que saisit la caméra tourbillonnante du génial chef opérateur Christopher Doyle ; mais il est aussi, comme dans son chef d’œuvre, In the mood for love (2000), le portraitiste élégiaque d’une Chine perdue ou rêvée, paradis de luxe et de sophistication. À toutes les époques, ses personnages se croisent et se ratent comme dans un somptueux ballet amoureux, toujours à contretemps. Les bandes originales soigneusement choisies contribuent à l’immersion du spectateur dans des univers sophistiqués : mambo de Xavier Cugat (Nos années sauvages), Nat King Cole en espagnol (In the mood for love) ou encore la rengaine California dreamin’ (Chungking Express), etc. Elles font de ses films des expériences inoubliables.
Découvrez le dossier que Positif a consacré au cinéaste dans le numéro 410 d’avril 1995, 442 de décembre 1997 et 524 de nombre 2004 en vente lors de la conférence du 21 février.
Remerciements à ARP, The Jokers Films, Paradis Films, Tamasa, Wild Bunch
SOIRÉE d'ouverture
Mercredi 7 février à 19h
Séance présentée par Denis Revirand
In the mood for love de Wong Kar-wai (2000, 1h38)
Hong Kong, années 60 : M. Chow (Tony Leung) et Mme Chan (Maggie Cheung) sont voisins. La découverte que leurs conjoints respectifs ont des aventures les rapproche… Le sommet de la beauté façon Wong Kar-wai : Maggie Cheung dans ses robes cintrées, l’élégance de Tony Leung, une B.O ultra romantique pour dire par petites touches le frôlement d’un amour réfréné. Majestueux et magistral. → Achat des places CONFÉRENCE SUR WONG KAR-WAI PAR GILLES CIMENT
Mercredi 21 février
En présence de Gilles Ciment critique, collaborateur de la revue Positif, producteur exécutif français de In the mood for love et 2046 de Wong Kar-wai
18h30 Conférence « Le monde de Wong Kar-wai » (env. 1h15) → Achat des places
20h30 Nos années sauvages de Wong Kar-wai (1990, 1h40) → Achat des placesFILM PRÉSENTÉ : MY BLUEBERRY NIGHTS
Mercredi 20 mars à 18h30
accompagné d'une introduction sur "Wong Kar-wai et l'errance" par Denis Revirand (environ 30 min)
My Blueberry Nights de Wong Kar-wai (2007, 1h35)
L'errance est un des grands thèmes du cinéma de Wong Kar-wai, symptomatique de personnages en quête de sens, perdus dans des réalités trop exigüe, desquelles ils souhaitent échapper. Analyse de ce motif récurent dans le cinéma du réalisateur, en amorce de la projection du film My Blueberry nights, somptueux road movie américain avec Jude Law, Natalie Portman, Rachel Weisz et la chanteuse Norah Jones.
![]() As Tears Go By Le gangster Wah (Andy Lau) veille tant bien que mal sur son « petit frère », Fly (Jacky Cheung), qui ne respecte aucun des codes de la pègre. Au cœur de ce désordre surgit sa jolie cousine (Maggie Cheung)… Premier film à 29 ans pour Wong Kar wai, décalque assumé du Mean Streets de Scorsese, où se croisent déjà flamboyance visuelle et romantisme effréné. Un polar de Hong Kong à nul autre pareil. |
![]() Nos années sauvages Hong Kong, années 60 : après avoir séduit la jeune Su Li–zhen (Maggie Cheung), l’arrogant playboy Yuddy (Leslie Cheung) se met en quête de sa mère qui vit aux Philippines… Wong Kar-wai puise dans ses souvenirs (et ceux de son décorateur William Chang, co-créateur du style WKW) pour un somptueux poème élégiaque magnifié par la beauté de ses interprètes – Andy Lau et Tony Leung complètent le casting. |
![]() Chungking Express Double histoire dans le labyrinthe fourmillant d’un quartier de Hong Kong : un jeune policier croise une mystérieuse trafiquante tandis qu’une jolie serveuse s’incruste dans la vie d’un flic solitaire… Pour beaucoup, la révélation Wong Kar-wai est passée par la découverte de ces deux histoires d’amour malheureuses, kaléidoscope d’images au charme entêtant. Tony Leung et Faye Wong y sont irrésistibles. |
![]() Les Anges déchus Hong Kong, la nuit : un tueur reçoit ses ordres d’une femme qui l’aime secrètement, tandis qu’un squatteur muet rencontre son premier amour… Versant nocturne du film précédent, filmé au grand angle pour montrer la distance entre les êtres, ronde amoureuse nocturne à la fois sensuelle et désespérée. Et aussi, pour le cinéaste, un adieu à Hong Kong en train de se transformer. |
![]() Les Cendres du temps Ayant préféré les arts martiaux à la femme qui l’aimait, Feng (Leslie Cheung) rumine sa solitude. Jusqu’à sa rencontre avec Yaoshi (Tony Leung Ka-Fai)… Casting de rêve (l’autre Tony Leung, Maggie Cheung, Brigitte Lin, etc.) pour le premier « wu xia pan » (film de sabre) du cinéaste, à l’intrigue elliptique, centrée sur des personnages tourmentés, d’une beauté à couper le souffle. |
![]() Happy Together Deux hommes, Lai Yiu-fai (Tony Leung) et Ho Po-wing (Leslie Cheung) ont quitté Hong Kong pour Buenos Aires. Ils s’aiment et se déchirent, le premier reprochant au second ses infidélités… Malgré l’Argentine, le tango d’Astor Piazzolla, le bar Sur et les chutes d’Iguazu, c’est toujours la mélancolie poisseuse de hongkongais solitaires que le cinéaste capte à nouveau avec virtuosité. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes. |
![]() In the Mood for Love Hong Kong, années 60 : M. Chow (Tony Leung) et Mme Chan (Maggie Cheung) sont voisins. La découverte que leurs conjoints respectifs ont des aventures les rapproche… Le sommet de la beauté façon Wong Kar-wai : Maggie Cheung dans ses robes cintrées, l’élégance de Tony Leung, une B.O ultra romantique pour dire par petites touches le frôlement d’un amour réfréné. Majestueux et magistral. |
![]() 2046 Un écrivain peine sur un roman de science-fiction se déroulant en 2046. Séducteur triste, il ne peut oublier un grand amour perdu… La suite de In the mood for Love offre à Wong Kar-wai l’occasion d’un feu d’artifice visuel pour décrire la mélancolie poisseuse du dandy Tony Leung. Avec Gong Li, Faye Wong, des images et une bande-son à tomber ! |
![]() The Hand Hong Kong, 1963. Le jeune Xiao Zhang (Chang Chen) est envoyé chez la courtisane Miss Hua (Gong Li). Elle éveille sa sensualité. Il devient son tailleur attitré… À l'époque conçue pour le film à sketches Éros, cosigné par Antonioni et Soderbergh, et aujourd’hui rallongé, une magnifique histoire d’amour tragique, filmée avec classicisme et sophistication, comme un théâtre de chambre. |
![]() My Blueberry Nights Après une rupture amoureuse, Elizabeth (Norah Jones) traîne sa tristesse dans le bar de Jeremy (Jude Law). Elle entame un voyage à travers l’Amérique… La « Wong Kar-wai touch », effets de caméra et couleurs envoûtantes, exportée sur le continent américain. Une comédie romantique bourrée de charme, avec Nathalie Portman, Rachel Weisz et la chanteuse Cat Power. |
![]() The Grandmaster La vie et l’œuvre d’Ip man (Tony Leung), maître des arts martiaux et futur mentor de Bruce Lee, dans le chaos de la Chine de la première moitié du XXe siècle… Tournage à rallonge, narration éclatée, combats spectaculaires et oniriques comme celui, chargé d’un sous-texte érotique, qui oppose le héros à la belle Zhang Ziyi. Superbe. |
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