Pour beaucoup, il est le plus grand cinéaste du monde, auteur d’une œuvre à la cohérence unique, où le goût de la beauté se mêle à un engagement sans faille, notamment en faveur du droit des femmes. Pour Kenji Mizoguchi (1898-1956), tout vient de l’enfance, quand son père, ruiné, vend sa fille – la sœur du cinéaste – comme geisha. De cette blessure naîtront de magnifiques héroïnes passionnées et bafouées, souvent jouées par Kinuyo Tanaka (dont le Festival Lumière 2021 a révélé le talent de cinéaste). Du Japon féodal (Les Amants crucifiés, L’Intendant Sansho, peut-être son chef-d’œuvre) aux années 50, où il traque archaïsmes et injustices de la société nipponne (La Rue de la Honte, Une femme dont on parle), Mizoguchi affine jusqu’à la perfection l’art du plan-séquence pour dire la tragédie de la condition humaine.
SOIRÉE D’OUVERTURE RÉTROSPECTIVE KENJI MIZOGUCHI
Vendredi 26 août
18h30 La Rue de la honte (K. Mizoguchi, 1h27)
Présentée par Maelle Arnaud
SOIRÉE SPÉCIALE KENJI MIZOGUCHI
En présence de Virginie Apiou, journaliste cinéma et réalisatrice du documentaire Kenji Mizoguchi, le cinéaste à la cicatrice dans le dos (2021)
Mercredi 7 septembre
18h30 Conférence sur Kenji Mizoguchi (env. 1h15)
20h30 Les Contes de la lune vague après la pluie (K. Mizoguchi, 1h34)
![]() L’Amour de l’actrice Sumako de Kenji Mizoguchi Début du XXe siècle : Shimamura veut moderniser le théâtre japonais. Il cherche une actrice pour jouer Nora dans Maison de poupée, d’Ibsen. Il rencontre la comédienne Sumako… Portrait poignant de deux êtres qui partagent la même religion de l’art – qui était aussi celle de Mizoguchi – et s’y consument entièrement pour ouvrir la voie au changement. Tiré d’une histoire vraie. Mardi 6 septembre à 16h30
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![]() Miss Oyu de Kenji Mizoguchi En vue d’un mariage, on présente à Shinnosuke la jeune Shizu. Mais c’est d’Oyu, la sœur aînée de celle-ci, déjà veuve, qu’il s’éprend... Il y a des accents rohmériens dans cet étrange triangle amoureux, librement adapté d’un récit de Tanizaki, et qui donne un grand rôle à Kinuyo Tanaka. Comme toujours, Mizoguchi fustige les conventions qui poussent irrémédiablement au malheur. Mercredi 31 août à 18h30 |
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![]() Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi Dans le Japon en guerre du XVIe siècle, un potier et un paysan quittent leurs femmes : l’un est décidé à s’enrichir, l’autre veut devenir samouraï... Tiré de deux contes classiques, le récit, onirique et riche en péripéties, entremêle les parcours de femmes sacrifiées et d’hommes prisonniers de leurs chimères. Le film le plus connu de Mizoguchi, au raffinement esthétique sans égal. Mercredi 7 septembre à 20h30 (présenté par Virginie Apiou)
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![]() Les Musiciens de Gion de Kenji Mizoguchi À Gion, quartier de Kyoto, la jeune Eiko décide de devenir geisha pour échapper à sa condition. Elle emprunte de l’argent pour qu’une célèbre geisha, Miyoharu, assure sa formation… Derrière l’attraction pour touristes en quête de Japon traditionnel, Mizoguchi dévoile la réalité sordide de femmes aliénées et d’hommes égoïstes et avides. Mise en scène au cordeau, enchâssée dans un monde clos. Samedi 27 août à 19h15
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![]() L’Intendant Sansho de Kenji Mizoguchi L’épouse d’un gouverneur contraint à l’exil fuit avec ses deux enfants qui sont vendus comme esclaves au terrible intendant Sansho. L’aîné, Zushio, veut retrouver sa mère… D’une splendeur plastique inégalée, cette fable sur la cruauté du monde – et la nécessité de s’y opposer – culmine dans un dénouement bouleversant, qui dit l’apaisement après une vie de tempêtes. Une merveille. Jeudi 8 septembre à 16h
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![]() Les Amants crucifiés de Kenji Mizoguchi Soupçonnée à tort d’adultère, Osan, épouse d’un puissant imprimeur au service de l’empereur, fuit avec Mohei, qu’on prend pour son amant. L’amour unit peu à peu les fuyards… Mizoguchi peint le Japon féodal comme un monde hypocrite et figé où seule une passion sincère peut offrir la liberté, immédiatement condamnée. Une tragédie lumineuse. Jeudi 1er septembre à 16h30
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![]() Une femme dont on parle de Kenji Mizoguchi Après un chagrin d’amour, la jeune Yukiko retourne dans la maison de geishas que dirige sa mère. Son envie de sauver les femmes qui y travaillent se heurte au réel… Comment combattre les survivances du passé dans la société nipponne des années 50 ? Mizoguchi, implacable, transforme un pur mélodrame en réflexion sur l’asservissement des femmes. Samedi 27 août à 15h
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![]() L’Impératrice Yang Kwei-Fei de Kenji Mizoguchi Dans la Chine du VIIIe siècle, l’empereur, inconsolable depuis la mort de son épouse, se remarie avec une jeune servante qui ressemble à la défunte… La cruauté des intrigues de cour souligne la pureté d’un amour ressuscité par miracle, au destin forcément tragique. Décors et costumes somptueux pour le premier film en couleurs du cinéaste, coproduit avec Hong-Kong. Samedi 3 septembre à 19h
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![]() La Rue de la honte de Kenji Mizoguchi Une chronique de la vie quotidienne de cinq pensionnaires d’une « maison de plaisir » dans le quartier de Yoshiwara, à Tokyo, immuable depuis des siècles… Le dernier film de Mizoguchi entremêle des destins de femmes qui tentent de survivre dans un monde cruel dominé par l’argent. La délicatesse du cinéaste serre le cœur. Vendredi 26 août à 18h30 (présenté par Maelle Arnaud)
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