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Les films de David Lynch

LYNCH Aff60x80 WebUn passage entre deux mondes


Du jeudi 24 août au dimanche 8 octobre 2023


C’est après avoir envisagé d’être peintre que David Lynch, né en 1946 dans le Montana, arrive au cinéma ; d’abord via l’animation, puis par des fictions qui ne seront jamais des pures représentations du réel, mais, comme ses toiles ont pu l’être, la projection sur l’écran d’un puissant monde intérieur, un incroyable carrousel d’images mentales. De 1977, l’année où l’étrangeté de Eraserhead stupéfie les spectateurs américains lors de séances de minuit devenues légendaires, à 2006, quand Inland Empire plonge de façon vertigineuse dans la psyché d’une actrice, le cinéaste signe dix longs métrages. Ils définissent peu à peu toutes les occurrences de l’adjectif « lynchien » : mystérieux, envoûtant, impénétrable, onirique, cauchemardesque, surréaliste, etc.


Ces trente années de cinéma (ponctuées de nombreux projets annexes : série télé, courts métrages, clips) résument une double évolution : celle d’un artiste singulier, en parallèle de celle d’une industrie, hélas, sur le chemin de la standardisation. Dans un premier temps, Lynch met son univers d’auteur au service d’un cinéma encore classique (Elephant Man, 1980). Sa patte s’affirme dans ses films suivants (Blue Velvet, Sailor et Lula, Palme d’or au Festival de Cannes 1990) jusqu’au point de rupture éblouissant, la série Twin Peaks, véritable phénomène au début des années 1990. Il doit ensuite aller chercher, pour des œuvres de plus en plus inclassables, des capitaux français (il est alors produit par Ciby 2000), voire polonais.


Étrangement, depuis presque vingt ans, il est le plus influent des cinéastes qui ne tournent plus, en tout cas pour le cinéma. Mais ses univers hallucinés et glaçants, où les rêves sont le plus souvent des cauchemars, ne cessent de nous hanter, dessinant de façon unique et magistrale un monde derrière notre monde. Steven Spielberg ne s’y est pas trompé, lui offrant dans The Fabelmans (2023), l’espace d’une séquence savoureuse, d’incarner le plus grand conteur du cinéma américain, John Ford.

Visuel : © Absurda - Duck Diver Films - Hideout Films - Kong Gulerod Film / DR

 

LES rendez-vous


ouverture de la saison 2023-2024 et de la rétrospective david lynch

Jeudi 24 août à 19h
Ouverture de la saison par Thierry Frémaux (env. 30min)
suivie de la présentation de Une histoire vraie (The Straight Story) de David Lynch (1999, 1h52), restauration 4K exclusivité
Remerciements à Studiocanal

Culte : lost highway
Jeudi 31 août à 20h
Lost Highway
de David Lynch (1997, 2h14)
Présenté par Denis Revirand

Voyage à travers le cinéma de David Lynch

Jeudi 7 septembre
Séances présentées par Fabrice Calzettoni
19h Cinq séquences commentées : Eraserhead, Elephant Man, Sailor et Lula, Lost Highway, Mulholland Drive (env. 1h)
20h30 Blue Velvet de David Lynch (1986, 2h)

Conférence par Thierry Jousse

Jeudi 21 septembre
En présence de Thierry Jousse réalisateur et critique de cinéma
18h30 Conférence "David Lynch, maître du récit" (env. 1h15)
À la pause, signature de David Lynch de Thierry Jousse (Cahiers du Cinéma, 2012)
Découvrez également le dossier que Positif a consacré au cinéaste dans le numéro d’avril 2021
20h30 Twin Peaks: Fire Walk with Me de David Lynch (1992, 2h15)
 

 

 

LES FILMS DE LA RÉTROSPECTIVE

 

Eraserhead02

Eraserhead
(1977, 1h29, N&B)

Dans une ville industrielle, un homme reste seul avec son enfant monstrueux et se réfugie dans le rêve... Réalisé sur cinq ans avec des moyens dérisoires, le premier essai de Lynch tient à la fois du conte horrifique kafkaïen et du film expérimental à la logique mystérieuse. Un trip à nul autre pareil qui était aussi le film préféré de Stanley Kubrick.

Mardi 29 août à 18h30
Vendredi 15 septembre à 20h30
Samedi 30 septembre à 17h

Elephant Man01

Elephant Man
(The Elephant Man, 1980, 2h04, N&B)

Dans l’Angleterre victorienne, John Merrick, surnommé l’homme-éléphant à cause de sa difformité faciale, est exhibé dans les foires. Il est recueilli par un médecin qui traque l’humain sous le « monstre »… Sous le récit classique, du 100% Lynch : l’homme terrifié, prisonnier de sa condition, la terrifiante symphonie industrielle du monde moderne. Bouleversante prestation de John Hurt.

Vendredi 25 août à 20h30
Dimanche 3 septembre à 18h30
Jeudi 28 septembre à 18h30
Samedi 7 octobre à 15h

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Dune
(1984, 2h17, coul.)

Dans un futur lointain, la dynastie des Atréides, envoyée sur la planète Arrakis où l’on cultive l’épice tant convoitée, subit les attaques des Harkonnens, ses ennemis… Première adaptation du roman culte de Frank Herbert, au montage renié par son réalisateur. Malgré l’échec commercial, une épopée SF fortement inventive à la poésie pré-numérique. À réévaluer.

Vendredi 25 août à 16h
Samedi 9 septembre à 20h30
Mardi 19 septembre à 20h30

Blue Velvet 1986 021

Blue Velvet
(1986, 2h, coul.)

Après avoir trouvé une oreille humaine dans son jardin, un jeune étudiant mène l’enquête et découvre la face cachée de sa petite ville américaine… Lynch trouve son style : le « néo-noir », distorsion macabre du film noir classique pour mettre au jour l’horreur sous l’apparente normalité. Avec Isabella Rossellini, sublime en chanteuse de night-club, et Dennis Hooper, l’un des monstres les plus terrifiants du cinéma américain contemporain.

Jeudi 7 septembre à 20h30 Présenté par Fabrice Calzettoni
Dimanche 24 septembre à 18h30
Vendredi 29 septembre à 20h30
Jeudi 5 octobre à 20h45

SAILOR ET LULA 1990 13

Sailor et Lula
(Wild at Heart, 1990, 2h07, coul.)

La cavale de deux amoureux, poursuivis dans une Amérique de rêve et de cauchemar par les sbires patibulaires de la mère de la jeune fille… Citant Elvis et Le Magicien d’Oz, Lynch réinvente une mythologie américaine où sexe, violence et rock’n’roll font bon ménage. Le duo Nicolas Cage/Laura Dern est inoubliable. Palme d’or 1990. Avec aussi Harry Dean Stanton, héros six ans auparavant de Paris, Texas de Wim Wenders.

Mercredi 30 août à 21h
Vendredi 8 septembre à 20h45
Vendredi 22 septembre à 20h45
Dimanche 8 octobre à 16h30
 

TWIN PEAKS 1992 07

Twin Peaks: Fire Walk with Me
(1992, 2h15, coul.)

Un enquêteur du FBI disparaît après le meurtre d’une jeune femme. La prochaine victime sera Laura Palmer… Après l’arrêt de sa série au bout de deux saisons, David Lynch revient aux origines de la saga Twin Peaks avec ce « prequel » provocant, riche en images de cauchemar. Mal accueilli à Cannes 1992, redécouvert depuis. Prestation hallucinée de Sheryl Lee, dans le rôle de sa vie.

Jeudi 21 septembre à 20h30 Présenté par Thierry Jousse
Samedi 23 septembre à 15h
Mardi 3 octobre à 20h30
Vendredi 6 octobre à 16h

LOST HIGHWAY 1997

Lost Highway
(1997, 2h14, coul.)

Un couple reçoit des cassettes vidéo prouvant qu’ils sont épiés. La dernière montre qu’un meurtre a été commis dans leur maison… Nouveau cauchemar éveillé, traversé d’images choc, avec Patricia Arquette, géniale dans un double rôle qui rappelle Vertigo et annonce Mulholland Drive. Vertigineux, terrifiant et unique.

Jeudi 31 août à 20h Présenté par Denis Revirand
Dimanche 17 septembre à 18h30

Samedi 23 septembre à 20h45
Samedi 7 octobre à 20h

UNE HISTOIRE VRAIE 1999 07

Une histoire vraie
(The Straight Story, 1999, 1h52, coul.)

Pour aller voir son frère, victime d’une attaque, un septuagénaire traverse l’Amérique sur sa tondeuse à gazon… Changement de ton : sans bruit ni fureur, Lynch traque l’Amérique invisible à travers un périple poétique fait de rencontres et de souvenirs. Émouvante performance du comédien Richard Farnsworth, dans son dernier rôle. Les seconds rôles Sissy Spacek et Harry Dean Stanton sont géniaux.

Jeudi 24 août à 19h Présenté par Thierry Frémaux
Vendredi 1er septembre à 20h45
Vendredi 8 septembre à 18h30
Mercredi 13 septembre à 20h30 

MULHOLLAND DRIVE 2001 02

Mulholland Drive
(2001, 2h27, coul.)

Après un accident de voiture sur la sinueuse Mulholland drive, une jeune femme amnésique s’incruste dans la vie d’une apprentie actrice. Ensemble, elles tentent de démêler les fils du mystère… Film noir onirique et mystérieux, bourré de références aux classiques hollywoodiens (En quatrième vitesse, Vertigo, etc.), peut-être le chef-d’œuvre de son auteur. Et la révélation du film : Naomi Watts.

Dimanche 27 août à 17h
Samedi 16 septembre à 20h30
Dimanche 1er octobre à 18h
Vendredi 6 octobre à 20h15 Présenté par Denis Revirand

INLAND EMPIRE 2006 11

Inland Empire
(2006, 3h, coul.)

Une comédienne décroche un rôle dans un film, le remake d’une œuvre inachevée dont les héros ont été assassinés… Tourné en vidéo basse définition, qui ajoute au mystère, le film brouille les frontières entre récit principal et une multitude de sous-intrigues énigmatiques. À moins que tout ne se passe dans la tête de l’héroïne, jouée par Laura Dern. Un puzzle fascinant.

Samedi 26 août à 19h30
Samedi 2 septembre à 15h
Mardi 12 septembre à 20h30

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