Accompagnés au piano par Didier Martel,
créateur d’une partition originale
« C’est assurément l’un des grands films oubliés du cinéma muet français. Nous sommes à la fois chez Jean Giono, pour la dimension paysanne et Émile Zola avec cette auscultation du milieu ouvrier. Formellement, la mise en scène se place entre le grand cinéma symboliste des années 1920 et la modernité incarnée bientôt par Jean Vigo. Le dynamisme des mouvements de caméra et du montage est impressionnant.
Charles Vanel a terminé le tournage de son film durant l’hiver 1930. Il sort en salles, quelques mois plus tard, le 31 mai. Or, le cinéma parlant vient d’envahir les écrans français. On peut ainsi considérer Dans la nuit comme le dernier film muet français. J’aime l’idée que l’histoire du muet français commence à Lyon avec les frères Lumière et se termine pas très loin d’ici, à Jujurieux, avec le film de Charles Vanel. »
Thierry Frémaux
Depuis 2020, l’Institut Lumière propose les dimanches à 14h30 des ciné-concerts de cinéma muet accompagnés au piano, un magnifique Steinway. Ces séances rencontrent un grand succès, faisant souvent salles combles. Pour cette fin de saison, l’Institut Lumière propose deux ciné-concerts événements, avec pour programme une splendeur du cinéma muet, Dans la nuit, unique film de l’acteur Charles Vanel, dont la restauration vient d’être présentée dans les plus grands festivals de cinéma du monde.
Dans la nuit
de Charles Vanel (1930,1h30)
Comblé par sa vie de couple, un ouvrier carrier est victime d’un accident provoqué par une explosion dans la mine où il travaille... L’acteur Charles Vanel réalise, avec un sens du cadre et du montage d’une modernité folle, un film bouleversant. Un grand chef-d’œuvre oublié, tourné dans les carrières de Jujurieux près de Lyon. La restauration de Dans la nuit a été conduite par l’Institut Lumière, ayant-droit du film désigné par Charles Vanel avant son décès.
La restauration de Dans la nuit a été conduite par l’Institut Lumière. Elle a été financée par le Centre National du Cinéma et de l’image animée, dans le cadre de l’aide sélective à la numérisation des œuvres cinématographiques du patrimoine. Cette restauration a été effectuée par Éclair Classics, à partir du négatif flam d’origine sauvegardé par la Cinémathèque française. Elle a bénéficié du soutien de la maison CHANEL, de Laurent Gerra et de Michel Merkt.
Accompagnement au piano par Didier Martel, créateur d’une partition originale : « Afin d’accompagner cet unique film de Charles Vanel, j’ai écouté les compositeurs romantiques français de la fin du XXe siècle : Bizet, Alkan, Chabrier entre autres, ainsi que les musiques populaires de l’entre-deux guerres. À partir de quelques unes de mes compositions qui serviront de point de départ à mon improvisation, j’explorerai avec le public ce que nous montre le film : l’ombre et la lumière dans leur expression la plus crue. »
Les ciné-concerts de l’Institut Lumière sont soutenus par
la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes et la Sacem.
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