« Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement… » En 1996, Annie Girardot (1931-2011) bouleverse la France lors de la cérémonie des César. Sa confession dit l’histoire de l’actrice la plus populaire des années 1970, que le temps et de mauvais choix ont reléguée dans l’ombre, avant que sa carrière ne retrouve un second souffle.
Elle fut d’abord comédienne de théâtre, repérée par Cocteau, engagée à la Comédie-Française. Au cinéma, passées les premières apparitions, c’est en Italie que son talent éclate, sous la direction des plus grands : Visconti, Monicelli, Ferreri. En France, sa rencontre avec Claude Lelouch assoit sa popularité.
Girardot excelle alors dans deux genres : les personnages dramatiques auxquels elle prête son hypersensibilité de tragédienne et les rôles comiques où son tempérament volcanique fait merveille. Si elle touche au cœur, occupant une place centrale dans le cinéma de cette période, c’est grâce à l’empathie qu’elle dégage, à la fois star et femme ordinaire au courage affirmé. Passant du rire aux larmes, sur l’écran comme dans la vie…
Visuel : © Films du siècle / DR
Fonds Alan O’Dinam sur Annie Girardot
En 2022, le collectionneur Alan O’Dinam, collaborateur sur l’ouvrage Annie Girardot, un destin français de Giulia Salvatori (Michel Lafon, 2012), a fait don à l’Institut Lumière de l’ensemble de sa collection relative à l’actrice. Ce fonds rassemble des documents uniques et variés, autant français qu’internationaux : affiches, photos, ouvrages, presse, scénario, partitions, disques, bobine de son premier court métrage, et même des objets hétéroclites à son effigie !
Remerciements Les Acacias, Les Films du Jeudi, Gaumont, Metropolitan Filmexport, Tamasa.
SOIRÉE d'ouverture
Présenté par Fabrice Calzettoni
Mercredi 30 août à 18h30
Un homme qui me plait de Claude Lelouch (1969, 1h55)
Ciné-conférence sur Annie Girardot
Présentée par Fabrice Calzettoni
Mardi 12 septembre
Une présentation de la carrière d’Annie Girardot, avec de nombreux extraits de films
16h30 Ciné-conférence (env. 1h30)
18h30 La Vieille fille de Jean-Pierre Blanc (1972, 1h30)
![]() Maigret tend un piège Dans le quartier du Marais à Paris, un serial killer tue plusieurs femmes. Le commissaire Maigret fait arrêter un faux coupable, certain que le tueur, vexé, se manifestera… Première incarnation par Gabin du célèbre commissaire, adoubée par Simenon lui-même. Un polar nocturne aux airs de cinéma bis (érotisme et mystère façon « giallo » italien) avec Girardot dans un rôle-clé. |
![]() Rocco et ses frères La famille Parondi a quitté le sud pauvre de l’Italie pour vivre à Milan. Entre Rocco (Alain Delon) et Simone (Renato Salvatori) s’immisce bientôt Nadia, une prostituée au charme irrésistible… Sous la direction de Visconti, ample et lyrique comme un opéra vériste, Annie Girardot devient une femme fatale (et victime) déchirant les liens d’une fratrie. Impressionnant. |
![]() Les Camarades À Turin, à la fin du XIXe siècle, les ouvriers d’une filature se mettent en grève, harangués par un intellectuel de passage (Marcello Mastroianni)… Formidable chronique des premières révoltes ouvrières, mélange savamment dosé de comédie et de drame et galerie de personnages truculents (dont Annie Girardot en prostituée ayant fui l’usine). |
![]() Le Mari de la femme à barbe Antonio (Ugo Tognazzi) découvre dans un couvent napolitain une jeune femme à la pilosité spectaculaire : |
![]() Trois chambres à Manhattan Deux Français égarés à New York se rencontrent : ils vont de bar en bar, boivent trop, s’aiment mal… Adaptation fidèle d’un bon roman de Simenon, qui joue sur le charme des acteurs : Maurice Ronet en amoureux hésitant, Annie Girardot (prix d’interprétation à Venise) cachant sa détresse sous une agitation fébrile. Belle partition jazz mélancolique de Mal Waldron et Martial Solal. |
![]() Erotissimo Parce qu’il est poursuivi par le fisc, un chef d’entreprise (Jean Yanne) néglige son épouse (Annie Girardot). Celle-ci puise dans les journaux féminins une tactique pour le reconquérir… Savoureux film pop, issu d’une époque où commencent à dominer consommation et publicité. Les comédiens excellent dans une réjouissante guerre des sexes d’un autre âge. |
![]() Un homme qui me plaît Un compositeur (Jean-Paul Belmondo) et une actrice (Annie Girardot), en séjour professionnel aux États-Unis, s’aiment le temps d’une longue escapade en voiture à travers des paysages iconiques… Semi improvisé au gré du parcours, le film raconte une merveilleuse parenthèse amoureuse, forcément passagère, portée par deux acteurs empathiques et rayonnants. |
![]() Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! Femme de ménage, Germaine (Annie Girardot) sait tout de ses clients, qu’ils soient employé de banque ou star à la télé. Mais à force de tout raconter aux uns et aux autres, les problèmes surgissent… Jeu de massacre savamment orchestré (et dialogué) par Michel Audiard, un rôle en or pour le tempérament comique d’Annie Girardot. |
![]() Mourir d’aimer Enseignante engagée et libre, Danièle entame une liaison avec l’un de ses élèves : elle a 32 ans, il en a 17, la société ne supporte pas leur amour… Avec rigueur et son légendaire sens de la justice, André Cayatte porte à l’écran « l’affaire Gabrielle Russier », offrant à Annie Girardot un rôle complexe et poignant. Le drame est bien replacé dans le contexte post-mai 68. Qu’en dira la société d’aujourd’hui ? Dimanche 24 septembre à 16h15 |
![]() La Vieille fille À la suite d’une panne de voiture, Gabriel (Philippe Noiret) prend pension dans un hôtel au bord de la Méditerranée. Il y croise Muriel (Annie Girardot), semble-t-il rétive à toute vie sociale… Chronique tendre et pointilliste de la rencontre de deux timides, où l’émotion le dispute au loufoque. Un premier film modeste et juste. Avec aussi Marthe Keller et Michael Lonsdale. |
![]() Tendre poulet Retrouvant un ami d’enfance, prof de grec libertaire (Philippe Noiret), la commissaire Tanquerelle (Annie Girardot) décide de lui cacher sa profession. Et l’enquête qu’elle mène sur des meurtres politiques… Comédie policière menée tambour battant par l’expert Philippe de Broca, avec un tandem de comédiens irrésistibles et attachants. Un grand film populaire. |
![]() La Zizanie En détruisant le potager de son épouse (Annie Girardot), un industriel peu scrupuleux (Louis de Funès) déclenche l’ire de cette dernière. C’est la guerre… Le choc de deux tempéraments comiques, aussi explosifs l’un que l’autre, dans une comédie dont les sujets n’ont pas pris une ride (écologie, droits des femmes, etc.). |
![]() Cinq jours en juin Le jeune Michel Legrand (Matthieu Rozé), encore adolescent, essaye de rejoindre la Normandie à vélo en compagnie de sa mère (Annie Girardot) et de la belle Yvette (Sabine Azéma) alors que les Alliés viennent de débarquer… Pour son unique film comme metteur en scène, le compositeur tire de ses souvenirs une balade mélancolique, moment fondateur pour lui. Un film émouvant dédié à sa mère, Marcelle. |
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