Pour commencer, une précision lexicale : ça s’écrit anime, se prononce animé et désigne l’ensemble de l’animation au Japon. Ne dites donc pas : allons voir un dessin animé (c’est pour les enfants), un film d’animation (c’est souvent pour les plus grands) mais un anime, lequel s’adresse résolument à tout le monde. Car si l’animation japonaise a commencé par s’adresser aux plus jeunes – la puissante Toei était le Disney local – une poignée d’animateurs fiers de leur art décidèrent que dans un pays où le récit visuel (le manga) était roi, il était licite d’avoir de plus hautes ambitions. Parmi eux, Hayao Miyazaki et Isao Takahata, partis fonder en 1985 le désormais légendaire studio Ghibli. L’anime n’est pas réductible à un genre. C’est un sous-continent du cinéma japonais, explorant plusieurs courants : le conte traditionnel, plus ou moins modernisé, montrant souvent un souci écologique rare ; le récit d’apprentissage mettant en scène des ados, troublés, doutant d’eux mêmes, parfois de leurs origines ; une réflexion spectaculaire, jamais mièvre, sur l’avenir et les technologies ; le prolongement d’une série télé très populaire ou d’un manga à succès. Au sein de cette diversité, règne une grande liberté : un goût du syncrétisme qui peut transposer au Japon un conte européen, ou inversement.
Derrière Ghibli, d’autres studios indépendants ont pris la relève. Citons le studio 4°C, connu pour ses œuvres singulières ou futuristes ; ou encore le studio Chizu de Mamoru Hosoda, devenu star de la discipline. Le cinéma d’animation japonais est l’un des plus prolifiques et inventifs au monde, qui conquiert chaque jour un peu plus le public hors de l’archipel.
Remerciements à CTV International, Les Films du Paradoxe, Gaumont, Eurozoom, Michel Gauchon Distribution, Park Circus, Rezo Films, Splendor Films, Warner Bros., Wild Bunch.
SOIRÉE d'ouverture
Séance présentée par Jérémy Cottin
Jeudi 6 juin à 20h30
Akira de Katsuhiro Ōtomo (1988, 2h04)
Achat des places
conférence sur l'ANIMATION JAPONAISE
Jeudi 20 juin
En présence de Matthieu Pinon, journaliste spécialisé en pop-culture japonaise, rédacteur en chef du magazine Otaku Manga, coauteur de Un siècle d’animation japonaise au cinéma (Ynnis, 2017)
18h30 Conférence « L’animation japonaise au cinéma » (env. 1h15)
Achat des places
20h30 Si tu tends l'oreille de Yoshifumi Kondô (1995, 1h51)
Achat des places
Le Serpent blanc de Taiji Yabushita (Hakuja den, 1958, 1h19) Un petit garçon se lie d’amitié avec un serpent blanc doté de pouvoirs magiques. Des années plus tard, le serpent réapparaît sous les traits d’une belle jeune fille… D’après une légende chinoise, le premier long métrage d’animation japonaise en couleurs : beauté picturale d’une fable romantique inscrite dans la nature, qui influença Miyazaki. |
Horus, prince du soleil de Isao Takahata Ado courageux, Horus a reçu l’épée du Soleil des mains du géant de pierre. Poussé par son père, il va lutter contre la créature maléfique qui asservit son peuple… Au-delà de ses péripéties spectaculaires, un film pivot à l’animation collégiale qui montra que le genre pouvait aussi toucher un public adulte. Beau personnage féminin tiraillé entre le bien et le mal. |
Belladonna de Eiichi Yamamoto Parce qu’elle a été violée lors de sa nuit de noces par le châtelain et ses sbires, la jeune Jeanne pactise avec le diable… Proche de l’underground, cassant les codes de l’animation traditionnelle, ce film singulier, visuellement inspiré par l’Art nouveau et Egon Schiele, épouse l’idéologie de l’époque, prônant la puissance libertaire de la sexualité. |
Kié, la petite peste de Isao Takahata (Jarinko Chie, 1981, 1h45) Son père consacre son temps aux jeux d’argent, sa mère les a quittés, alors la petite Kié gère toute seule le restaurant familial… D’un manga, Ôtsuka (à l’animation) et Takahata (à la réalisation) tirent une irrésistible chronique du petit peuple japonais, dont la courageuse héroïne n’a rien de la petite peste du titre français. Pour petits et grands. |
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Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki (Tonari no Totoro, 1988, 1h26) Deux petites filles s’installent avec leur père à la campagne près de l’hôpital où séjourne leur mère. Elles vont découvrir des créatures merveilleuses dont Totoro, un esprit de la forêt velu et doux… Le Miyazaki le plus accessible aux plus petits, merveilleux hymne à la communion avec la nature, avec son irrésistible bestiaire-peluche. |
Le Tombeau des lucioles de Isao Takahata (Hotaru no haka, 1988, 1h29) Un adolescent et sa jeune sœur fuient les dramatiques bombardements sur Kobe, qui les séparent de leurs parents… L’un des chefs-d’œuvre de l’animation japonaise : avec une grande précision dans la reconstitution, Takahata montre le sort de tous les enfants de toutes les guerres, et tire les larmes. À découvrir à partir de 11 ans. |
Si tu tends l’oreille de Yoshifumi Kondô (Mimi wo sumaseba, 1995, 1h51) Shizuku, une ado férue de lecture, s’aperçoit qu’un inconnu emprunte les mêmes livres qu’elle à la bibliothèque du collège. Qui est-il ?… Une petite perle romantique méconnue du studio Ghibli, réalisé par celui qui devait être le successeur de Miyazaki et mourut trop jeune. Un délicieux mélange de réalisme et d’émotion. |
Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (Mononoke-hime, 1997, 2h14) Dans le Japon du XVe siècle, un jeune guerrier parti soigner un mal mystérieux rencontre un esprit de la forêt, une princesse recueillie par des loups qui alerte du danger que les hommes font courir à la nature… Un récit épique et shakespearien qui interroge le rapport de l’homme à son environnement. La virtuosité foisonnante est un enchantement. |
Mes voisins les Yamada de Isao Takahata En petites vignettes drolatiques, la vie quotidienne d’une famille de Japonais moyens : dispute entre les parents, enfants turbulents, regard philosophe du chien… D’après un manga paru dans un grand quotidien, une irrésistible plongée dans la vie sur l’archipel, au graphisme volontairement sommaire et poétique. On dirait du Ozu ! |
Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki Pour sauver ses parents transformés en cochons, une petite fille arpente un univers imaginaire aux nombreuses épreuves… Miyazaki réinvente le merveilleux enfantin, mêlant poésie et trivialité, rêve et cauchemar, dans un récit d’apprentissage peuplé d’un bestiaire sans cesse surprenant. Un film-monde inspiré par l’univers onirique de Lewis Carroll. |
Le Royaume des chats de Hiroyuki Morita Une jeune lycéenne solitaire sauve un chat des roues d’un chauffard. Surprise, le félin est le prince du royaume des chats et il est doué de la parole… Très joli récit d’initiation avec animaux anthropomorphes et humains pas loin de « s’animaliser ». Avec une question essentielle : est-il bien raisonnable d’épouser un chat ? |
Le Château ambulant de Hayao Miyazaki Transformée en vieillard par une sorcière, Sophie se fait engager au Château ambulant, demeure mobile d’un puissant magicien… La quintessence de l’art de Miyazaki : créatures fantastiques, machines volantes et une drôle de maison perchée sur ses pattes, qui donne au film son mouvement perpétuel. Huitième collaboration avec le génial compositeur Joe Hisahishi. |
Les Contes de Terremer de Gorō Miyazaki (Gedo senki, 2006, 1h55) Dans une contrée magique peuplée de dragons, l’équilibre naturel est menacé par un magicien malfaisant. Le prince Arren tente de sauver le pays… Adaptation d’un cycle de fantasy de la romancière américaine Ursula K. Le Guin, première réalisation du fils Miyazaki (durement jugé par le père !). Un conte majestueux, aux magnifiques décors. |
Arrietty – Le Petit monde des Chapardeurs Un jeune garçon malade fait la connaissance d’une petite fille appartenant au « monde des chapardeurs », de minuscules êtres humains vivant de ce qu’ils trouvent dans les maisons des grands. Mais ce peuple doit rester caché… D’après un roman anglais, le récit touchant et pittoresque d’une amitié interdite. Une fable sur le courage et la résilience. |
La Colline aux coquelicots de Gorô Miyazaki Alors que des étudiants se battent pour empêcher la destruction de leur foyer, menacé par les Jeux Olympiques de 1964, la jeune et méritante Umi rencontre Shun. Leur amour est-il possible ?… Deuxième film du fils Miyazaki, réconcilié avec son père : une histoire touchante inspirée d’un shojo, servie par la beauté des images et un réalisme paisible. |
Le Conte de la princesse Kaguya de Isao Takahata Des paysans trouvent dans un bambou une jeune fille minuscule qu’ils adoptent et qui devient une très belle jeune femme courtisée par l’empereur lui-même… Le dernier film de Takahata, cinq ans avant sa mort : inspiré d’un conte médiéval célébrissime au Japon, il fait preuve d’une audace graphique stupéfiante, animant aquarelles et estampes. Une splendeur. |
Souvenirs de Marnie de Hiromasa Yonebayashi Envoyée à la campagne pour soigner son asthme, la petite Anna fait connaissance de Marnie, qui devient sa meilleure amie. Mais qui est vraiment cette mystérieuse enfant qui lui paraît étrangement familière ?… Un récit d’initiation et une quête des origines en forme de fable fantastique. Beauté des décors, émotion des situations. Une réussite. |
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Akira de Katsuhiro Ōtomo (1988, 2h04) Dans Tokyo détruit par l’atome, Tetsuo est un jeune motard en rébellion contre l’ordre établi. Le jour où il croise un enfant au visage de vieillard, son destin bascule… Adaptation culte, par l’auteur lui-même, d’un manga majeur qui secoua le Japon des années 1980. Une brutale et brillante chevauchée cyberpunk dans un avenir pas loin de nous rattraper. |
Ghost in the Shell de Mamoru Oshii (Kôkaku kidôtai, 1995, 1h23) Japon futuriste. Une femme flic cyborg, le Major Kusanagi, dirige une unité spécialisée dans les affaires difficiles. Elle s’interroge bientôt sur sa part d’humanité restante… Une ambiance de science-fiction planante et ses décors hyperréalistes. Quand Kusanagi sombre dans la nostalgie d’un impossible état humain, le récit atteint une authentique poésie. |
Memories de Kōji Morimoto, Tensai Okamura et Katsuhiro Ōtomo Trois visions du futur : des astronautes attirés par un message venant d’une station spatiale abandonnée ; un homme se transforme en arme biologique ; le quotidien d’une ville en guerre… Sur trois récits du grand Ōtomo (qui réalise le dernier segment), des univers d’animation spectaculaires et nihilistes. Une œuvre qui fit définitivement prendre l’anime S-F au sérieux. |
Léo, roi de la jungle de Yoshio Takeuchi (Janguru taitei, 1997, 1h39) Léo veille sur la jungle et sur ses deux lionceaux récemment venus au monde. Mais les dangers sont nombreux, y compris sous la forme de trafiquants à la recherche de pierres magiques… D’après un célébrissime manga d’Osamu Tezuka, un anime écolo et émouvant, où les animaux sont bien plus sages que les humains. |
Perfect Blue de Satoshi Kon (Pâfekuto burû, 1997, 1h21, Int. -12ans) Mima, chanteuse à succès d’un groupe féminin, décide d’abandonner la scène pour devenir actrice. Mais certains fans ne sont pas d’accord et sa vie devient un cauchemar… Brillant thriller néo-hitchcockien qui pointe les excès du star-system nippon. Entre rêve et réalité, la descente aux enfers d’une poupée-star. |
Jin-Roh – La Brigade des loups de Hiroyuki Okiura (Jin-Rô, 1999, 1h42) Dans un Japon alternatif occupé par les Nazis, les forces de sécurité pourchassent les rebelles. Un policier, Fusé, troublé par une opposante, refuse de la tuer… Sur un scénario et d’après un manga de Mamoru Oshii, une fable dystopique, ultra inventive, inspirée du Petit chaperon rouge, qui alterne violence et émotion. |
Paprika de Satoshi Kon (2006, 1h30) Des scientifiques ont inventé une machine thérapeutique qui pénètre dans les rêves. Le Docteur Chiba y apparaît sous les traits de la rousse Paprika. Plusieurs machines sont volées… Un puzzle mental en forme de thriller d’une grande sophistication, qui, dit-on, inspira Christopher Nolan pour Inception. Un voyage visionnaire entre réalité et inconscient. |
Le Garçon et la bête de Mamoru Hosoda (Bakemono no ko, 2015, 1h59) En fuite après la mort de sa mère, Ren pénètre par hasard le monde des bêtes, une sorte d’univers médiéval de la ville moderne. Kutamatsu cherche justement un apprenti pour l’aider à devenir le maître des lieux… Un brillant récit d’action aux combats spectaculaires qui pose d’essentielles questions sur l’humanité et l’animalité. Un grand film. |
Suzume de Makoto Shinkai (Suzume no Tojimari, 2022, 2h02) Dans une petite ville de Kyushu, Suzume rencontre un homme voyageant à la recherche d'une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps... Un sublime périple émotionnel, par le réalisateur des iconiques Your Name et Les Enfants du temps. |
Belle de Mamoru Hosoda (Ryû to sobakasu no hime, 2021, 2h01) Une jeune habitante des montagnes, peu sûre d’elle, Suzu, devient dans un monde virtuel une chanteuse superstar, Belle, au milliard de fans. Évidemment s’il y a une Belle, c’est qu’il y a aussi une Bête dont la quête peut s’avérer dangereuse… L’animation sophistiquée et les thématiques chères à Hosoda. Beauté, romantisme, suspense. |
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Amer Béton de Michael Arias (Tekkon kinkurîto, 2006, 1h51) Deux enfants presque sauvages, Noir et Blanc, tentent de défendre leur ville contre les yakuzas qui n’ont de cesse de la moderniser… Brillante adaptation (par un cinéaste américain nippophile et nippophone) du manga Tekkonkinkreet qui décrit avec amertume et non sans réalisme la transformation des métropoles japonaises. Magnifique décor urbain. |
Les Enfants de la mer de Ayumu Watanabe Dans l’aquarium où travaille son père, Ruka fait la connaissance de deux singuliers jumeaux gardés en observation. Ils lui révèlent un terrible secret… Le « teen-movie » se transforme peu à peu en hymne à la puissance poétique des océans, à l’animation stupéfiante, notamment dans un final quasi psychédélique. Étonnant. |
On-Gaku : Notre rock ! de Kenji Iwaisawa (Ongaku, 2019, 1h11) Chef d’un trio de lycéens limite « bad boys », Kenji se prend de passion pour la musique. Mais ni lui, ni ses amis ne savent jouer d’un instrument. Et alors ?… Éloge de la débrouillardise créative, cette attachante et cocasse adaptation d’un manga fait mouche, trimbalant ses personnages stylisés dans un charmant univers pastel. |
Violet Evergarden, le film de Taichi Ishidate Quelques années après la guerre, la jeune Violet, ex-machine à tuer, tente de se reconstruire dans son nouveau travail d’écrivain public ou « poupée de souvenirs automatiques »… Adaptation d’une série de romans « jeune adulte » qui ont déjà donné naissance à une série et un premier film. Portrait émouvant de personnages en quête d’humanité. |
The First Slam Dunk de Takehiko Inoue (2022, 2h04) Joueur de grand talent, Ryota a découvert le basket-ball grâce à son frère aîné. Le voici à la veille de la finale du championnat inter-lycées… Conclusion d’une saga sportive extrêmement populaire (manga en 31 volumes, série et déjà quatre longs métrages) qui vaut pour l’inventivité et le réalisme de son animation et le suspense de la compétition ! |
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Pokémon, les premiers films – en VF |
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