Sam Peckinpah
Du jeudi 5 juin au dimanche 20 juillet
L’Institut Lumière publie, dans sa collection chez Actes Sud, une monumentale biographie de Sam Peckinpah signée Gérard Camy. L’occasion d’une rétrospective !
« Faire des films, [...] c’est tout. Rien d’autre ne compte. »
Marginal, réfractaire à l’idéologie hollywoodienne, Sam Peckinpah est un de ces francs-tireurs qui ont élargi et façonné l’histoire du cinéma, mais avec lesquels l’industrie cinématographique n’a jamais su composer.
S’inscrivant dans une tradition de dissidence et de revendication contre l’injustice et les mythes mensongers qui ont forgé la civilisation américaine, son œuvre est aussi fermement ancrée dans la réalité culturelle, historique, sociale et politique des années 1960 et 1970. De La Horde sauvage à Guet-apens, de Chiens de paille au Convoi, son cinéma célèbre, avec une ironie féroce, une sombre dérision et un romantisme désespéré, la violence du monde et la complexité de l’âme humaine. Il influencera nombre de cinéastes, au premier rang desquels Martin Scorsese, Michael Cimino, Kathryn Bigelow, John Woo et Quentin Tarantino. Auteur de quatorze films, le cinéaste mène une vie chaotique, minée par l’alcool et la drogue, ponctuée de films sublimés ou massacrés, de projets jamais réalisés, d’œuvres mémorables et d’échecs sauvages, de relations fracassées et d’amitiés incandescentes, que sa mort prématurée, à 59 ans, interrompra brutalement en 1984. L’œuvre, elle, demeure, magistrale.
Remerciements à Les Acacias, MGM, Park Circus, Sony Pictures, Studiocanal, The Walt Disney Company, Warner Bros.
Ce franc-tireur a imposé une “Peckinpah touch” qui a influencé et influence encore bien des cinéastes.
Ses œuvres, devenues des classiques du cinéma américain, sont toujours étudiées pour ce qu’elles disent de la violence du monde et de la complexité de l’âme humaine. Gérard Camy signe ici une biographie d’ampleur de ce géant du cinéma.
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14,50 x 24 cm, 848 pages, 34€
Les films de la rétrospective
(Ride the High Country, 1962, 1h34, coul.)
Un shérif sur le déclin doit ramener pour le compte d’une banque l’or de prospecteurs. Son vieil ami Gil et son jeune protégé Heck l’accompagnent… « C’est dans cette Sierra baignée par la nostalgie d’une époque révolue, hantée par des débordements élégiaques ou brutaux, que Sam Peckinpah situe ce voyage aux accents initiatiques. » Un western remarquablement moderne et puissant.
Di 8/06 à 14h30 – Di 13/07 à 16h45 – Je 17/07 à 18h30
(1965, 2h14, coul.)
Des Apaches tuent des paysans et une patrouille militaire, puis enlèvent deux jeunes garçons. Le Major Dundee (Charlton Heston) monte une expédition pour les sauver… L’un des cas les plus célèbres de film mutilé. « De son œuvre endommagée, il subsiste toutefois son art étourdissant de la mise en scène et son sombre regard sur une humanité souffrante. […] Peckinpah passe du statut de cinéaste prometteur à celui d’enfant terrible d’Hollywood. »
Lu 9/06 à 17h15 – Sa 12/07 à15h
(The Wild Bunch, 1969, 2h24, coul., Int. -12ans)
Des cavaliers menés par Pike Bishop (William Holden) viennent attaquer les bureaux de la compagnie de chemin de fer. Des chasseurs de primes les attendent… « Une épopée violente, peuplée de personnages complexes et condamnés, aux nuances multiples et tragiques, construite sur les thèmes de la trahison, de la culpabilité, de la vengeance et de la rédemption. » Un incontournable.
Je 5/06 à 19h présenté par Thierry Frémaux – Di 22/06 à 17h30 – Sa 28/06 à 16h30 – Di 20/07 à 15h
(The Ballad of Cable Hogue, 1970, 2h, coul.)
En plein désert, Cable Hogue (Jason Robards) est dépouillé et abandonné par ses deux compagnons. Il trouve par miracle une source d’eau et décide de construire un relais… « Sam Peckinpah dira dans plusieurs interviews que “si ce n’est peut être pas son meilleur film, c’est son préféré”. » L’un de ses films les plus intimes et émouvants.
Sa 7/06 à 15h – Je 12/06 à 16h15 – Ve 20/06 à 16h30
(Straw Dogs, 1971, 1h58, coul., Int. -16ans)
Un jeune couple d’intellectuels pacifistes quitte la violence urbaine des États-Unis pour une ferme isolée de Cornouailles. Les habitués du pub local les aident à restaurer la grange… « Un grand film, étrange, certes, mais puissant et spectaculaire. » Les désillusions des années 1960 et l’ultra-violence, avec Dustin Hoffman et Susan George.
Me 11/06 à 20h45 – Ma 8/07 à 20h45 – Ve 18/07 à 21h15
(The Getaway, 1972, 2h02, coul., Int. -12ans)
Doc McCoy (Steve McQueen) est libéré de prison par le puissant avocat Jack Benyon (Ben Johnson), en échange d’un hold-up qu’il doit réaliser avec sa femme (Ali MacGraw)… Un hommage aux films noirs classiques et aux couples criminels en particulier. « Guet-apens impose son originalité, et le public ne s’y est pas trompé. Les exploitants des salles de cinéma des États-Unis, du Canada et d’Europe se bousculent pour réserver le film. »
Ve 13/06 à 18h30 – Me 2/07 à 16h15 – Di 6/07 à 16h30
(Pat Garrett & Billy the Kid, 1973, 2h02, coul.)
Garrett, devenu shérif, doit sommer son ancien compagnon de route Billy le Kid de quitter la région. L’amitié ou l’honneur, le Kid doit choisir… La quintessence du style crépusculaire de Peckinpah. Des desperados de l’Ouest joués par ceux du rock’n roll : Bob Dylan et Kris Kristofferson. « Une fois de plus, […] une œuvre puissante et ambiguë sur les ravages d’un mode de vie anachronique. »
Di 8/06 à 18h45 – Me 11/06 à 16h15 – Ma 24/06 à 21h – Sa 19/07 à 17h30
(Bring Me the Head of Alfredo Garcia, 1974, 1h52, coul., Int. -12ans)
La fille d’un riche propriétaire mexicain séduite par un dénommé Alfredo Garcia, est tombée enceinte. Le père promet un million de dollars à qui lui apportera sa tête… Peckinpah retrouve Warren Oates dans un film au « style bizarrement torturé où l’idéalisme pastoral se dilue dans un romantisme désespéré qui lui même bascule dans le cauchemar gothique… » Quand le pessimisme gagne le cadre tout entier du cinéma d’un Sam Peckinpah au sommet de son art.
Me 18/06 à 20h30 présenté par Gérard Camy –
Di 29/06 à 16h30 – Me 9/07 à 18h30
(1975, 1h55, coul.)
Un agent très spécial retrouve un ancien collègue qui, après l’avoir grièvement blessé, est passé à l’ennemi. Les deux hommes règlent leurs comptes… Plutôt mal reçu à sa sortie mais bénéficiant d’un succès public, Tueur d’élite est un étonnant mélange entre arts martiaux et CIA, maîtrisé avec talent par Sam Peckinpah, et avec le regretté James Caan.
Ve 4/07 à 16h15
(Cross of Iron, 1976, 2h13, coul.)
1943, Crimée. L’armée allemande bat en retraite face à l’armée russe. Deux militaires vont se confronter, le caporal Steiner (James Coburn), guerrier valeureux et déconcertant, et le capitaine Stransky, décidé à ramener la Croix de fer... La critique, partagée aux Etats-Unis, est presque unanime en Europe. Le succès commercial suit. Orson Welles en personne qualifie le film du « plus fin des films antimilitaristes » qu’il ait jamais vus.
Je 19/06 à 20h30 présenté par Gérard Camy –
Lu 14/07 à 14h30
(Convoy, 1978, 1h50, coul.)
En Arizona, trois routiers sont en butte aux abus de pouvoir d’un vieux briscard de la police, Lyle Wallace… Un western moderne filmé avec une plaisante légèreté porté par l’interprétation de Kris Kristofferson. « L’ironie veut que ce film de pure détente soit le plus grand succès de Peckinpah aux États-Unis, au Japon et en Europe. Il rapportera presque 35 millions de dollars ».
Je 26/06 à 16h30 – Me 16/07 à 18h30
Toutes les citations dans les notices de films sont issues de Sam Peckinpah, le rebelle mélancolique de Gérard Camy (Institut Lumière/Actes Sud, 2025).