Robert Redford
THE SUNDANCE KID
Du vendredi 21 novembre 2025 au mardi 27 janvier 2026
Sa disparition le 16 septembre dernier ne fut pas seulement un choc pour le monde du cinéma. Immense légende du grand écran, il était aussi aimé pour ses idées, ses engagements et son humanité.
Plantons le décor : les années 1930, un père conservateur et une mère en avance sur son temps. Elle lui transmet sa curiosité, une soif de grands espaces et de vérité. Rêvant de devenir peintre après un séjour en Europe, c’est sur les planches new-yorkaises aux côtés de Jane Fonda dans Pieds nus dans le parc qu’il se révèle. Sa gueule d’ange attire vite le monde du cinéma. Refusant les stéréotypes, il choisit précautionneusement ses projets et fait la rencontre de réalisateurs qui l’aideront à façonner une image différente ; comme Sydney Pollack, dès 1966, avec Propriété interdite qui marque le début d’une des plus belles collaborations du cinéma.
L’explosion arrive en 1969 avec un western d’un autre genre, Butch Cassidy et le Kid, qui lui laisse un surnom et le propulse au rang de star. Son rapport à Hollywood est complexe. Conscient de cette industrie, il joue le jeu médiatique des studios pour défendre ses idées. Précurseur et ambassadeur de l’engagement écologique, grand défenseur d’un cinéma indépendant américain (en créant Sundance, terre de cinéma dans l’Utah), Redford est soucieux de l’intérêt collectif et garant d’un rêve américain au sens noble. Il intensifie son action en devenant producteur puis, à 44 ans, réalisateur.
Curieux de tout, il questionne la cellule familiale dans Des gens comme les autres, le sens de l’engagement dans Lions et agneaux, il devient porte-parole des petits paysans contre les multinationales dans Milagro, analyse la manipulation des médias et l’empire de l’argent dans Quiz Show et célèbre la nature comme personne dans L’Homme qui murmura à l’oreille des chevaux.
Retour sur une carrière de plus de 50 films. Son rôle préféré ? Jeremiah Johnson, un homme qui va jusqu’au bout, qui n’abandonne jamais.
Remerciements à Les Acacias, Bluma Films, la Cinémathèque suisse, MGM, Paramount Pictures, Park Circus, Pathé Films, SND Films, Sony Pictures, Universal Pictures, The Walt Disney Company, Warner Bros.
Les films de la rétrospective
d’Arthur Penn
(The Chase, 1966, 2h14, coul.)
Au Texas, Bubber s’évade de prison. Il rejoint sa femme pour organiser sa fuite, mais la nouvelle a déjà filtré du bureau du shérif… Le portrait saisissant d’une ville du Sud, le temps d’une nuit de sang et de fureur, porté par un trio choc : Marlon Brando, Jane Fonda et Robert Redford.
de Sydney Pollack
(This Property Is Condemned, 1966, 1h50, coul.)
Crise des années 1930. Owen, agent des chemins de fer, est envoyé à Dobson, Mississippi, pour fermer des activités ferroviaires. Il rencontre Alva (Natalie Wood), jeune fille perdue et principal attrait de la ville… Adapté d’une pièce de Tennessee Williams, le début d’une longue collaboration entre Sydney Pollack et Robert Redford.
de Gene Saks
(Barefoot in the Park, 1967, 1h46, coul.)
Un couple de jeunes mariés follement amoureux découvre les différents défis de la vie à deux… Un duo légendaire en pleine ascension, Jane Fonda et Robert Redford qui se retrouvent après La Poursuite impitoyable dans une comédie déjantée et réjouissante, adaptée d’un grand succès de Broadway.
de George Roy Hill
(Butch Cassidy and the Sundance Kid, 1969, 1h50, coul.)
Fin du XIXe siècle dans le Wyoming, deux intrépides hors-la-loi (Paul Newman et Robert Redford) usent de virtuosité dans la préparation de leurs coups. Un jour, leur carrière criminelle déraille… Rencontre avec deux bandits magnifiques, dans un western au ton nouveau, libertin et amusant, couronné de quatre Oscars.
de Michael Ritchie
(Downhill Racer, 1969, 1h42, coul.)
Un skieur doué et narcissique est choisi pour remplacer un champion aux Jeux Olympiques. Son attitude crée un conflit au sein de l’équipe… Robert Redford est coaché par Gene Hackman dans un film aux images à couper le souffle. Une descente à 100 à l’heure, où l’émotion se conjugue au grand spectacle.
de Peter Yates
(The Hot Rock, 1972, 1h41, coul.)
Un célèbre cambrioleur fraîchement sorti de prison rassemble une équipe en vue d’un grand coup : le vol d’un diamant dans un musée, pour le compte d’un ambassadeur africain le revendiquant… Entre polar, film de casse et comédie, le réalisateur de Bullit propose un divertissement bien ficelé, magnifié par le charisme de Robert Redford.
de Sydney Pollack
(1972, 1h48, coul.)
XIXe siècle. Lassé de la civilisation, Jeremiah Johnson, ancien soldat, décide de tout quitter pour vivre en solitaire dans les Rocky Mountains. Il survit difficilement, jusqu’au jour où un vieux chasseur lui enseigne la vie de trappeur et les coutumes des Indiens… Véritable fable sur la civilisation, dans les fascinants paysages de l’Utah.
de Sydney Pollack
(The Way We Were, 1973, 1h58, coul.)
1937. Katie (Barbra Streisand), étudiante militante communiste, fait la rencontre de Hubbell (Robert Redford), charmeur désinvolte… Retraçant avec mélancolie, sur une vingtaine d’années, l’histoire d’amour d’un couple sur fond de MacCarthysme, Sydney Pollack confirme son statut de grand réalisateur. Un film sublimé par la chanson, inoubliable et oscarisée, de Barbra Streisand.
de George Roy Hill
(The Sting, 1973, 2h09, coul.)
Chicago, 1936. Johnny vole sans le savoir un dangereux gangster de New York. Lorsque l’entreprise vire au drame, il fait la connaissance de Henry, un spécialiste de l’arnaque… Retour du duo mythique à l’alchimie parfaite, Robert Redford et Paul Newman, dans une quête de vengeance réjouissante pleine de rebondissements. Un grand classique aux 7 Oscars.
de Jack Clayton
(The Great Gatsby, 1974, 2h24, coul.)
1922. Dans une débauche de luxe et d’alcool, un mystérieux personnage s’installe à Long Island dans une superbe propriété. Les rumeurs les plus folles circulent… D’après le roman, centenaire cette année, de Fitzgerald, le film reconstitue à merveille l’Amérique des années folles. Redford fascine par sa prestance et son aura romanesque.
de Sydney Pollack
(Three Days of the Condor, 1975, 1h57, coul.)
Travaillant pour la CIA, Joseph Turner (Robert Redford) découvre un jour ses collègues assassinés. Une course contre la montre s’engage afin de démasquer leurs meurtriers… Un monument du thriller paranoïaque et oppressant tourné après le scandale du Watergate. Avec également Faye Dunaway, Max von Sydow.
d’Alan J. Pakula
(All the President’s Men, 1976, 2h18, coul.)
Deux journalistes du Washington Post enquêtent sur une intrusion nocturne au siège du Parti démocrate, dans l’immeuble du Watergate… Quatre ans seulement après le scandale qui fit chuter Nixon, un grand film sur le journalisme d’investigation, désiré par Robert Redford, co-interprété par Dustin Hoffman et récompensé par quatre Oscars.
de Sydney Pollack
(The Electric Horseman, 1979, 2h, coul.)
Sonny Steele, ex-champion de rodéo, est réduit à vanter les mérites de céréales pour gagner sa vie. Un jour, il s’enfuit avec un étalon. Hallie Martin, journaliste sentant le scoop, part à sa recherche… Une fable écologique et politique marquée par les retrouvailles entre Jane Fonda et Robert Redford.
de Stuart Rosenberg
(1980, 2h11, coul.)
Henry Brubaker, nommé nouveau directeur de la prison de Wakefield, est soucieux d’améliorer les conditions de détention. Il s’infiltre en tant que détenu et découvre un monde de violence et de corruption… Un film de prison fort et féroce, adapté d’un roman à succès, lui-même inspiré de faits réels, par le réalisateur de Luke la main froide.
de Robert Redford
(Ordinary People, 1980, 2h04, coul.)
Les Conrad forment une famille modèle de la bourgeoisie américaine. Mais depuis la mort du fils aîné, la famille se disloque… Passage à la réalisation réussi et auréolé d’un Oscar pour Robert Redford. Un drame intense, tout en subtilité, sur la douleur et les faux-semblants. Avec Donald Sutherland et Mary Tyler Moore, admirablement dirigés.
de Barry Levinson
(The Natural, 1984, 2h18, coul.)
Un jeune joueur de baseball surdoué (Robert Redford) voit ses rêves de gloire s’effondrer suite à un drame. Des années plus tard, il revient sur le terrain… Une jolie fable mélancolique et porteuse d’espoir sur la réussite dans les années 1930. Avec aussi Robert Duvall, Glenn Close et Kim Basinger.
de Sydney Pollack
(1985, 2h41, coul.)
1914, Kenya. La vie d’une aristocrate danoise (Meryl Streep) qui part en Afrique et son amour pour un chasseur farouchement épris de liberté (Robert Redford)… Une fresque bouleversante et mélancolique adaptée du roman de Karen Blixen.
de Robert Redford
(The Milagro Beanfield War, 1988, 1h57, coul.)
Milagro, Nouveau Mexique. Le fermier Joe prend, par inadvertance, position contre un vaste parc de loisir. Son acte va provoquer une véritable révolution parmi les locaux… Une fable écologique, pleine d’humour et aux accents fantastiques. Nouvelle réussite à la réalisation pour Robert Redford.
de Phil Alden Robinson
(Sneakers, 1992, 2h05, coul.)
Bishop est à la tête d’un groupe d’experts spécialisés dans les tests de systèmes de sécurité. Un chantage orchestré par des agents du gouvernement plonge son équipe dans un jeu dangereux… Un goût de Mission : Impossible dans ce solide thriller d’espionnage. Avec Sidney Poitier, Dan Aykroyd et le regretté River Phoenix.
de Robert Redford
(A River Runs Through It, 1992, 2h03, coul.)
Le destin de deux frères, liés l’un à l’autre par l’amour de la pêche transmis par leur père… Redford s’empare de la nouvelle de Norman Maclean pour une magnifique ode à la nature. Un grand film humaniste aux paysages somptueux avec Brad Pitt, Craig Sheffer et une photo oscarisée du Français Philippe Rousselot.
d’Adrian Lyne
(Indecent Proposal, 1993, 1h57, coul.)
David (Woody Harrelson) et Diana (Demi Moore) forment un couple parfait. Lorsque leurs finances s’effondrent, un milliardaire (Robert Redford) leur propose une solution indécente… Dans ce film, qui suscita un vif débat, le réalisateur de Liaison fatale et 9 semaines ½ injecte une dimension sulfureuse au classique drame romantique.
de Robert Redford
(1994, 2h13, coul.)
Fin des années 1950. L’ascension d’un candidat populaire dans un jeu télévisé de culture générale manifestement truqué par la production… Inspiré par un réel scandale, Redford explore les obscures coulisses de la télévision américaine et la course à l’audience. Un passionnant jeu de manipulation avec Ralph Fiennes et John Turturro.
de Jon Avnet
(Up Close & Personal, 1996, 2h04, coul.)
Sallyane Atwater rêve de devenir une star de la télévision. Lorsque Warren Justice, un grand nom de métier, lui donne sa chance, un succès foudroyant commence… Dans ce drame romantique sur le milieu du journalisme, Robert Redford cède le haut de l’affiche à l’excellente Michelle Pfeiffer. Un duo parfait.
de Robert Redford
(The Horse Whisperer, 1998, 2h49, coul.)
Un accident laisse une adolescente et son cheval traumatisés. Pour les guérir, sa mère part à la rencontre d’un dresseur hors du commun… Robert Redford dirige Kristin Scott Thomas et la toute jeune Scarlett Johansson dans un œuvre optimiste, pleine de poésie, de douceur et de romantisme dans les magnifiques plaines du Montana.
de Robert Redford
(The Legend of Bagger Vance, 2000, 2h06, coul.)
Un jeune golfeur prodige de l’état Géorgie est envoyé au front, où l’horreur du premier conflit mondial le frappe de plein fouet. Héros de guerre, il revient hanté par le souvenir atroce de ce qu’il a vécu… Nouvelle réussite, poignante et remplie d’humanité, signée Robert Redford et portée par Will Smith, Matt Damon et Charlize Theron.
de Tony Scott
(Spy Game, 2001, 2h06, coul.)
Un vétéran de la CIA tente de convaincre l’agence de sauver celui qu’il a formé, aujourd’hui prisonnier en Chine… Un récit post Guerre froide traversant vingt ans de politique extérieure américaine. En digne successeur des Trois jours du Condor, le film raconte aussi le passage de témoin d’une star (Robert Redford) à son cadet (Brad Pitt).
de Robert Redford
(Lions for Lambs, 2007, 1h31, coul.)
Trois histoires liées par la guerre des États-Unis contre le terrorisme : deux soldats américains, un sénateur et une journaliste, un professeur d’université et son étudiant… Tout en intelligence, Redford décortique la situation politique et sociale des États-Unis et questionne le véritable sens de l’engagement. Avec Tom Cruise et Meryl Streep.
de Robert Redford
(The Compagny You Keep, 2012, 2h05, coul.)
Intrigué par l’arrestation d’une activiste contestataire recherchée depuis la fin des années 1960, un jeune reporter (Shia LaBeouf) part sur les traces d’un avocat apparemment sans histoires (Robert Redford)… Les engagements personnels de Redford et sa recherche constante de la vérité nourrissent ce thriller haletant et profondément maîtrisé.
de J. C. Chandor
(2013, 1h46, coul.)
Au cours d’un voyage en solitaire à travers l’océan Indien, un homme percute un container flottant à la dérive. Les éléments le forcent à regarder la mort en face… Seul à l’écran, Robert Redford (77 ans !) est hallucinant dans ce combat face aux éléments. Une prouesse de mise en scène où on ne s’ennuie pas une seconde.
d’Anthony et Joe Russo
(Captain America: The Winter Soldier, 2014, 2h16, coul.)
Steve Rogers, aka Captain America, se retrouve impliqué dans une conspiration menaçant l’ordre mondial… Grande réussite du Marvel Cinematic Universe, un film hommage aux thrillers politiques des années 1970, et donc à Robert Redford lui-même. Un second rôle marquant dans la série qu’il interprète brillamment et sans déplaisir.
de David Lowery
(Pete’s Dragon, 2016, 1h42, coul.) – en VF et en VOSTF
Un vieux sculpteur (Robert Redford) régale les enfants avec ses histoires sur un féroce dragon. Pour sa fille (Bryce Dallas Howard), tout ceci n’est que fantaisie, jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance du jeune Peter… Un conte bouleversant sur la filiation qui n’a rien à envier au classique de 1977 dont il est inspiré. À partager en famille.