
Meryl Streep
Du jeudi 28 août au dimanche 5 octobre 2025
Une pluie d’Oscars, de Golden Globes, des records de prix et de nominations… En 2004, lors d’un discours d’hommage à l’actrice, Jim Carrey décernait à Meryl Streep, non sans humour, le titre de meilleure actrice de tous les temps, dont elle seule serait la nominée. Vingt ans après, une trentaine de rôles supplémentaires ont intégré sa filmographie.
Au milieu des années 1970 et après des débuts sur les planches new-yorkaises, elle se fait une place de choix à Hollywood, dans un milieu essentiellement masculin. Repérée par les plus grands réalisateurs (Fred Zinnemann, Michael Cimino, Jerry Schatzberg), ses apparitions, parfois brèves, marquent instantanément et profondément le public. Elle partage l’affiche avec les stars du moment et futures légendes : Jane Fonda, Vanessa Redgrave, Robert De Niro ou Dustin Hoffman dans Kramer contre Kramer qui lui vaudra son premier Oscar. Son talent et son charisme la mènent aussitôt à des rôles bouleversants : La Maîtresse du lieutenant français et Le Choix de Sophie (encore un Oscar !). Elle s’essaie dès lors à tous les genres : excelle dans le drame, se révèle dans les comédies, se surpasse encore dans les films musicaux (elle qui, enfant, se rêvait cantatrice). Choisissant précautionneusement ses rôles, elle incarne et façonne ses personnages féminins avec justesse et conviction. Particulièrement soucieuse des enjeux de la représentation de la femme et de la cause féminine, elle s’engage publiquement en faveur de l’équité salariale dans l’industrie du cinéma, parachevant son aura de grande dame du 7e art. En cinquante ans de carrière, Meryl Streep a habité d’innombrables chefs-d’œuvre et profondément imprégné l’histoire du cinéma de sa remarquable palette d’interprétations. L’Institut Lumière saisit l’occasion d’une rétrospective pour célébrer cette actrice légendaire.
Remerciements à BAC Films, Carlotta Films, Cinémathèque suisse, The Walt Disney Company, MGM, Netflix, Paramount Pictures, Park Circus, Pathé Films, Sony Pictures, Universal Pictures, Warner Bros., Wild Bunch Distribution.
Les films de la rétrospective

de Michael Cimino
(The Deer Hunter, 1978, 3h02, Int. -12ans)
Trois amis des aciéries de Pennsylvanie, sont plongés dans l’enfer de la guerre du Vietnam… Une réussite magistrale récompensée de cinq Oscars dont ceux de meilleur réalisateur pour Michael Cimino et de meilleur film. Avec Christopher Walken, Robert De Niro, John Cazale et la présence inoubliable de Meryl Streep.

de Robert Benton
(Kramer vs. Kramer, 1979, 1h45)
Ted (Dustin Hoffman), trop occupé par son emploi de dessinateur publicitaire, délaisse Joanna (Meryl Streep). Suffocant dans son rôle d’épouse, elle le quitte. Au centre, leur petit Billy… Cinq Oscars, dont celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Meryl Streep, pour un film bouleversant sur le divorce et la monoparentalité.

de Jerry Schatzberg
(The Seduction of Joe Tynan, 1979, 1h48)
Le sénateur Joe Tynan est pressé d’appuyer la nomination à la cour suprême d’un juge aux idées racistes. Il rencontre une jeune avocate… Jerry Schatzberg explore avec finesse l’individu face aux arcanes du pouvoir. Porté par avec une grande justesse par Meryl Streep et Alan Alda, également scénariste.

de Karel Reisz
(The French Lieutenant’s Woman, 1981, 2h04)
Dans le port anglais de Lyme, Charles Smithson (Jeremy Irons), rentier et collectionneur de fossiles marins, fait la connaissance de Sarah Woodruff (Meryl Streep), une jeune préceptrice solitaire et mélancolique… Une reconstitution historique et romanesque de la fin du XIXe siècle par l’un des grands noms du Free Cinema britannique. Et un duo d’acteurs à l’alchimie parfaite.

d’Alan J. Pakula
(Sophie’s Choice, 1982, 2h30)
Un écrivain se lie d’amitié avec Sophie, polonaise récemment installée aux États-Unis et son amant Nathan, brillant intellectuel juif… Un mélodrame intense, adapté de William Styron, sondant la mémoire de l’Holocauste. Avec ce portrait d’un destin tragique, Meryl Streep, brillante, décroche une nouvelle statuette (pour un premier rôle cette fois).

de Mike Nichols
(Silkwood, 1983, 2h11)
Karen Silkwood (Meryl Streep), employée d’une usine de plutonium, enquête sur de sombres affaires mettant en danger le personnel… Adapté d’un fait divers ayant bouleversé les États-Unis, Nichols trouve le ton juste entre le pamphlet politique et la peinture de la classe ouvrière, entre le film enquête et le drame social. Avec aussi Cher et Kurt Russell.

de Sydney Pollack
(1985, 2h41)
1914, Kenya. La vie d’une aristocrate danoise (Meryl Streep) qui part en Afrique et son amour pour un chasseur farouchement épris de liberté (Robert Redford)… Dans cette adaptation du roman de Karen Blixen, Pollack fait le choix d’un film au classicisme élégant dont le lyrisme est aussi prégnant que les paysages arides. Une fresque bouleversante et mélancolique.

de Fred Schepisi
(Evil Angels, 1988, 2h)
1980, Australie. Une mère de famille est accusée d’infanticide. Elle soutient pourtant que son fils a été emporté par un chien sauvage… Inspiré d’une affaire australienne qui a secoué le pays. Prix d’interprétation féminine pour Meryl Streep au Festival de Cannes, toujours aussi phénoménale, aux côtés de Sam Neill.

de Mike Nichols
(Postcards from the Edge, 1990, 1h41)
Suzanne, actrice toxicomane, est obligée de retourner vivre avec sa mère (Shirley MacLaine) ancienne gloire d’Hollywood… Un scénario de Carrie Fisher (Star Wars), très personnel puisqu’il y est question de sa relation difficile avec sa mère, Debbie Reynolds (Chantons sous la pluie). L’industrie du cinéma vue des coulisses avec un duo d’actrices en grande forme.

de Robert Zemeckis
(Death Becomes Her, 1992, 1h44)
Deux actrices de Broadway rivales, Helen (Goldie Hawn) et Madeline (Meryl Streep), se vouent une haine féroce… Satire autour du culte de la jeunesse et par extension sur les dérives de la chirurgie esthétique, cette comédie fantastique est un jeu de massacre hilarant. C’est aussi un duel entre deux grandes comédiennes qui s’amusent à se détester. Avec aussi Bruce Willis.

de Clint Eastwood
(The Bridges of Madison County, 1995, 2h14)
1965 : en l’absence de son mari et de ses enfants, Francesca (Meryl Streep) sert de guide à Robert (Clint Eastwood), venu photographier les « ponts couverts » du comté de Madison… Avec pudeur, Eastwood capte un amour naissant, l’ultime tentation d’un couple d’adultes installé dans sa vie. Un mélo contemplatif d’une puissance émotionnelle rare.

de Stephen Daldry
(2002, 1h50)
La journée de trois femmes de différentes époques, toutes liées par le roman de Virginia Woolf, Mrs. Dalloway… Trois histoires en parallèle et des actrices au sommet de leur art : Nicole Kidman, Julianne Moore et Meryl Streep qui ensemble remportent l’Ours d’Argent de la meilleure actrice à la Berlinale.

de Robert Altman
(A Prairie Home Companion, 2006, 1h45)
Un samedi soir à Saint Paul, Minnesota, la foule se presse pour assister au show radiophonique hebdomadaire…Dernier film de Robert Altman, The Last Show est un hymne à l’Amérique profonde rythmé par une bande son soul et country. Une réflexion sur le temps qui passe, mélancolique, drôle et charmante.

de David Frankel
(The Devil Wears Prada, 2006, 1h49)
de David Frankel (The Devil Wears Prada, 2006, 1h49) Fraîchement arrivée à New York, Andrea (Anne Hathaway) décroche un “job de rêve” : elle devient l’assistante de la rédactrice en chef d’un grand magazine de mode, la terrible Miranda… Tout en mesquineries, Meryl Streep se régale et le public aussi. Un nouveau rôle culte qui l’impose désormais en star de la comédie.

de Phyllida Lloyd
(2008, 1h48)
Juste à temps pour son mariage sur l’île grecque Kalokairi, Sophie (Amanda Seyfried) poste trois invitations destinées à trois hommes. L’un d’eux est possiblement son père… Meryl Streep, qui connaissait déjà les chansons par cœur, est époustouflante dans cette adaptation au cinéma d’une comédie musicale autour des chansons d’Abba. Un antidote parfait au coup de blues de la rentrée.

de Nora Ephron
(2009, 2h03)
Julie, 30 ans, se donne le défi de réaliser en une année les 524 recettes du livre de cuisine française de Julia Child, qui a révolutionné la cuisine américaine cinquante ans plus tôt... Meryl Streep et Amy Adams au cœur d’une délicieuse comédie gastronomique. Un feel-good movie par excellence signé par la réalisatrice de Nuits blanches à Seattle.

de Wes Anderson
(2009, 1h27)
M. Fox, le plus rusé des voleurs de poules, défie trois odieux fermiers. Ils vont vivre la plus périlleuse et délirante des aventures…Wes Anderson, génie touche-à-tout, adapte Roald Dahl dans ce chef-d’œuvre réjouissant de l’animation en stop-motion. Et un casting vocal réjouissant mené par George Clooney et Meryl Streep.

de Phyllida Lloyd
(The Iron Lady, 2011, 1h45)
Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Âgée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs… Meryl Streep retrouve la réalisatrice de Mamma Mia! dans un biopic événement. Un rôle taillé pour les Oscars qui lui vaudra une nouvelle statuette.

de John Wells
(August: Osage County, 2013, 2h01)
Suite à la disparition de leur père, les trois filles Weston se retrouvent dans leur maison familiale. C’est là qu’elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées... Un drame familial de haute volée. Meryl Streep épate encore une fois, face à Julia Roberts et Ewan McGregor.

de Sarah Gavron
(Suffragette, 2015, 1h46)
Début du XXe siècle, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote… Une fresque historique de grande qualité en hommage aux pionnières qui ont tout risqué. Un combat cher à la comédienne qui apparaît aux côtés des éblouissantes Carey Mulligan et Helena Bonham Carter.

de Stephen Frears
(2016, 1h51)
L’histoire vraie de Florence Foster Jenkins, héritière new-yorkaise, qui, convaincue d’avoir une très belle voix, n’a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice… Une fable émouvante et désopilante signée Stephen Frears. Et le regard de Hugh Grant, amoureux mais pas dupe, sur les exubérances de Meryl Streep qui s’en donne à cœur joie !

de Steven Spielberg
(The Post, 2017, 1h56)
Alors qu’a fuité un rapport sur les mensonges de la guerre du Vietnam, la directrice du Washington Post s’interroge sur la nécessité et les dangers de le publier… Spielberg livre un grand film sur la liberté de la presse, transformant ses personnages en héros. Il faut dire qu’ils sont joués par Meryl Streep et Tom Hanks.

de Ol Parker
(2018, 1h54)
Sur l’île paradisiaque de Kalokairi, Sophie rencontre divers soucis dans l’ouverture de son hôtel. Elle va trouver du réconfort auprès des amies de sa mère Donna qui vont lui conseiller de prendre exemple sur le parcours de cette dernière... Second volet des aventures colorées et musicales des personnages. Toujours aussi charmant !

de Greta Gerwig
(Little Women, 2019, 2h15)
Dans la Nouvelle-Angleterre des années 1860, un père part pour la Guerre de Sécession, laissant ses quatre filles et sa femme derrière lui… Une relecture personnelle par Greta Gerwig des Quatre filles du Docteur March, qui s’inspire à la fois du grand classique de la littérature et des écrits de Louisa May Alcott.

d’Adam McKay
(Don’t Look Up, 2021, 2h18)
Une étudiante en astronomie et son professeur font une découverte stupéfiante : une comète, en orbite autour de la galaxie, fonce tout droit sur la Terre… Meryl Streep enfin présidente des États-Unis dans une farce féroce et délirante. Et un casting 5 étoiles : Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Cate Blanchett, Timothée Chalamet… Inédit en salles.