JEAN JOUZEL
Un climatologue à la rencontre de lycéens

« Savoir, c'est pouvoir. » C'est le mot d'ordre lancé par Pauline de Boever, programmatrice à l'Institut Lumière, au sortir de la projection du documentaire-événement Avant le déluge organisée ce mardi 14 février pour deux centaines d'élèves de l'agglomération lyonnaise. Jean Jouzel, climatologue de renommée internationale venu discuter avec eux du film, l'a suivi à la lettre, revenant, d'appels à la prise de conscience en statistiques frappantes, sur les multiples aspects de la lutte contre le réchauffement planétaire.

 

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© Institut Lumière / Léa Rener

 

Pour autant, bien qu'il insiste sur la nécessité et la difficulté de diviser par trois le niveau d'émission des gaz à effets de serre d'ici 2050 (en abandonnant les combustibles fossiles, en évitant le gaspillage, etc.), Jean Jouzel n'est pas un alarmiste :

« Pour l'heure, le réchauffement climatique est seulement perceptible. Il n'est pas dangereux, ce n'est pas la fin du monde. Il est toutefois inéluctable et il vous appartient de le limiter. C'est votre génération qui est concernée. »

Scolarisé en quatrième et au lycée, son public du jour l'a bien compris. Sensible aux inégalités sociales que le phénomène charrie avec lui, choqué par l'emprise des grands groupes industriels sur le débat, admiratif de l'action pédagogique menée par des personnalités de la stature de Leonard Di Caprio (co-producteur et "protagoniste" de Avant le déluge), il a multiplié les questions à l'adresse du chercheur et les commentaires positifs à l'égard du film.

De son côté, le récipiendaire du Prix Nobel de la paix 2007 (via son travail à la vice-présidence du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) a joué la carte de la proximité, évoquant le risque pour les vignes et la diminution des saison d'enneigement, et celle du raccord à l'actualité (la crise des migrants, à laquelle succèdera une crise des réfugiés climatiques). Mais aussi celle de l'humour, témoignant notamment de la chance qu'il a eu à découvrir le film en présence de l'acteur oscarisé.

À l'issue de cette grosse demi-heure d'échange, à défaut de vocation, chacun est reparti avec le sentiment d'avoir appris une leçon essentielle. Un petit pas pour le scientifique qui perfectionna la paléoclimatologie, peut-être un futur grand pour l'humanité