Claude Carrez (1939 - 2020)

 


Posté le  08.04.2020 à 11h30


 

Notre ami Claude Carrez s’est éteint samedi 4 avril. C’était un soutien indéfectible de l’Institut Lumière, un intervieweur hors-pair et un cinéphile aguerri. Thierry Frémaux et Serge Toubiana (président d’Unifrance) lui rendent hommage. 

 

Patrick Brion ACTUZEN

 

Thierry Frémaux : « Claude Carrez était le fidèle des fidèles, le plus grand intervieweur de France, l'ami de tous et de chacun. Il était là depuis toujours : qui, artistes de passage à Lyon, jeunes journalistes, membres de RCF, n’a pas bénéficié de ses encouragements, de son soutien, de son intérêt, de son sourire? C’était quelqu’un d’exceptionnel, de ces anonymes qui font la richesse de la culture de notre pays. Il nous manquera énormément. Une grande pensée pour ses proches. »

Serge Toubiana : « La nouvelle de la disparition de Claude Carrez m’a profondément attristé. Claude Carrez était un merveilleux journaliste, un excellent intervieweur. Notre « compagnonnage » remonte à une bonne trentaine d’années, à l’époque où je dirigeais les Cahiers du cinéma. Pas un Festival de Cannes sans qu’il ne me sollicite pour me demander mon point de vue sur les films de la compétition ou ceux des sélections parallèles. Cela se poursuivit durant mes années à la tête de la Cinémathèque française, ou à l’occasion de la sortie d’un livre, sur Truffaut ou Pialat. Plus tard encore, lors du festival « Lumière », à Lyon. C’était un journaliste curieux, éveillé, sensible et bienveillant, qui avait une relation forte avec ce qu’il y a d’essentiel au cinéma : un certain rapport éthique avec le monde. Je n’ose dire une certaine spiritualité. Mais c’est le mot qu’il faut employer. Avec Claude Carrez le dialogue, la conversation touchait à des choses essentielles. Combien de fois ai-je été dans son petit studio de RCF, sur les hauteurs de Fourvière ? J’en garde un souvenir ému. »