logo Festival Lumière
n°10 / 11 octobre 2012
Partagez sur fb
double barre
/www.festival-lumiere.org






Le « plus grand cinéaste français » est de retour cet automne dans l'actualité cinéphilique – et au festival Lumière.

Au menu :

- Renoir, le nouveau film de Gilles Bourdos (Disparus, Inquiétude, Et après) qui évoque les rapports du jeune Jean Renoir, de retour blessé de la guerre, avec le modèle de son père Auguste Renoir, qui deviendra sa femme, et sa première actrice.
Grâce à Mars Films, son distributeur, le film est présenté en avant-première au Comœdia et à l'Institut Lumière.

- Renoir, la biographie définitive de Pascal Mérigeau (Flammarion) qui sort en librairie en octobre. L'auteur sera là et dialoguera avec Gilles Bourdos.

- Le Carrosse d'or (1952) : invisible depuis longtemps, l'un des films les plus admirables et les plus méconnus de Jean Renoir revient sur les écrans. Une copie restaurée (par TF1 DA, distribution Les Acacias) lui restitue toute sa splendeur.

- La Règle du jeu (1939) : le grand classique du cinéma français, sorti amputé avant-guerre, redécouvert dans les années soixante grâce au montage définitif révisé par Renoir, revient aujourd'hui dans une copie restaurée grâce à la technologie numérique, par Les Grands Films Classiques.






Renoir de Gilles Bourdos

Le résumé

1915. Sur la Côte d'Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir (Michel Bouquet) est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean (Vincent Rottiers) est blessé. Mais une jeune fille, Andrée (Christa Théret), apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu'il n'attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence. Lorsque Jean vient passer sa convalescence dans la maison familiale, il découvre à son tour, fasciné, celle qui est devenue l'astre roux de la galaxie Renoir…
En savoir plus

Après sa présentation au Festival de Cannes, avant-première nationale du film à Lyon : vendredi 19 octobre à 19h30 au Comœdia et jeudi 18 octobre à 19h45 à l'Institut Lumière.

En présence de Gilles Bourdos et de Christa Théret, ainsi que de Pascal Mérigeau.




image




Le livre définitif sur Renoir

par Bertrand Tavernier


Disons-le simplement, le Renoir de Pascal Mérigeau est sinon la meilleure biographie critique écrite sur un cinéaste, du moins l'une des deux ou trois meilleures. Qui évite tous les pièges de certains ouvrages américains qui sacrifient l'esthétique des films, leur force artistique, bref l'analyse critique à des détails biographiques, des ragots intimes le plus souvent haineux et rances. Welles ou Losey ont été les victimes de ces approches. Rien de tel ici. Les analyses de Mérigeau sont concises, denses, passionnées. Il débusque des touches, des inventions typiquement renoiriennes dans un film de commande (comme cet Amazing Mrs Holliday signé Bruce Manning, avec Deanna Durbin où, révélation stupéfiante, l'on découvre pour la première fois que Renoir a tourné quarante-sept jours sur les quarante-neuf du plan de travail initial), évoque merveilleusement les beautés de La Règle du jeu, de Une Partie de campagne. Bref, il parle de la mise en scène, du style souvent génial, innovant du cinéaste.
Il évoque aussi les conditions de tournage souvent ahurissantes qui déterminent des choix artistiques, expliquent le ratage de Vivre Libre, La Femme sur la plage, de nombreuses séquences de Madame Bovary, les incertitudes du Carrosse d'or. Les chapitres sur Une Partie de campagne, La Grande illusion, Le Fleuve nous révèlent des faits surprenants. C'est que Pascal Mérigeau n'est pas soumis à une vision auteuriste. Il bouscule la doxa, réfute un très grand nombre d'interprétations, met à mal bien des légendes, des mensonges créés par Renoir et colportées par d'aveugles thuriféraires. Non, Renoir ne fut pas un adepte systématique du décor naturel. Il adorait le studio. Les séquences soi disant improvisées figurent intégralement dans les scénarios, les mouvements d'appareil « inventés sur le plateau » – par exemple dans Le Crime de Monsieur Lange – sont décrits dans le premier découpage. On découvre la part prise par Paul Fejos au montage de La Chienne, l'incapacité de Renoir à s'adapter aux studios américains et ce, parfois, à bon escient. Mérigeau ne cache pas la part d'ombre ni les zones noires : la manière qu'a Renoir d'éliminer ses collaborateurs, ses co-scénaristes, au fur et à mesure des interviews, des versions de ses mémoires (cf le traitement de Carl Einstein pendant Toni), ses prises de position politiques honteuses en 1940, les propos teintés d'antisémitisme, son soutien à Mussolini. Mais il conserve sinon une sympathie (il est difficile d'approuver le traitement de Becker par Renoir, son opportunisme politique, son égoïsme), du moins une empathie chaleureuse. On comprend, sans les excuser, certaines prises de position. « Renoir, c'est le traitre intégral » dit Charles Spaak qui ajoute : « Mais quoiqu'il fasse, on ne peut pas lui en vouloir ». Au passage, il réfute les accusations d'antisémitisme portées contre La Grande illusion (et cite une attaque inouïe et abjecte de Céline) comme le soi-disant message pacifiste. Mérigeau, sévère à juste titre pour certains ratages (ses pages sur le fiasco d'Elena et les hommes mettent à mal les délires qu'on a pu lire sur le film), donne terriblement envie de revoir bien des œuvres à commencer par le Déjeuner sur l'herbe, en tout cas sur les extérieurs dont il vante la splendeur. On découvre aussi avec stupéfaction à quel point les thuriféraires de Renoir qui glosaient sur Le Testament du docteur Cordelier ont totalement ignoré les remarquables Carnets du Capitaine Georges, livre incroyablement passé sous silence par la presse. Et j'ai été très touché par le récit des dernières années, entre deux femmes castratrices et terriblement réactionnaires, qui expurgent ses souvenirs, censurent son livre de Mémoires, l'empêchent d'écrire un recueil de lettres et fabriquent une légende. Il nous donne à voir et à comprendre et d'une certaine manière écrit un livre qui regarde l'homme et ses films comme ce dernier regardait, dans ses chefs d'œuvres, ses personnages, un livre qui montre les raisons de chacun et toutes celles du cinéaste même si certaines ne sont pas glorieuses.

Bertrand Tavernier

Pascal Mérigeau est écrivain, historien et critique de cinéma. Il est aussi journaliste au Nouvel Observateur. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le cinéma, dont Pialat, la rage au cœur (Ramsay), Depardieu (Flammarion) ainsi qu'un très remarqué Mankiewicz (Denöel). Il a reçu le Prix Raymond Chirat du festival Lumière en 2010 pour ses recherches sur Renoir.




image



La restauration
La restauration du Carrosse d'or a été faite à partie des négatifs trichromes Technicolor, procédé rare en France à l'époque, que Renoir utilise pour offrir des couleurs à la fois éclatantes et domptées. Un tournage en plusieurs langues a souvent été évoqué, mais cette restauration a démontré que la version originale est anglaise, conformément aux propos de Renoir. Cependant, une seconde fin a été découverte, identique à la première, à ceci près qu'elle fut tournée… en français.
Une restauration TF1 DA, en avant-première de sa ressortie en salles par Les Acacias le 31 octobre 2012.







Le résumé
Dans une colonie espagnole d'Amérique du Sud, une troupe de commedia dell'arte vient rompre la monotonie du petit royaume conformiste. Bien qu'accompagnée de son fidèle amoureux Felipe (Paul Campbell), Camilla, « la Colombine » (Anna Magnani) séduit les deux principaux hommes de pouvoir du lieu : le vice-roi Ferdinand (Duncan Lamont) et le toréador Ramon (Riccardo Rioli). Felipe lui propose une vie tranquille de tendresse, le toréador une vie passionnée et triomphante, le vice-roi la fortune et les honneurs du monde…
En savoir plus





Projections : Pathé Cordeliers mardi 16 à 17h10 et mercredi 17 à 22h10 | Comoedia jeudi 19 à 17h | Pathé Bellecour samedi 20 à 21h45.
(attention, le Pathé Cordeliers remplace le CNP Terreaux – les séances sont aux mêmes heures + 10 min)




image



La restauration
La restauration de La Règle du jeu de Jean Renoir, mutilé à sa sortie en 1939, et dont le négatif original a été détruit en 1942, fut reconstitué par Les Grands Films Classiques après plusieurs années de travaux avec l'approbation de Jean Renoir. Cette version intégrale (vingt-cinq minutes supplémentaires) effectuée à partir de différents éléments (contretype réduit à 1h20, copie d'exploitation, rushes) est sortie sur les écrans en 1965 permettant sa redécouverte par toute une génération. Le développement des techniques numériques a permis une nouvelle restauration. Après avoir rassemblé tous les éléments en sa possession, le distributeur Les Grands films Classiques a effectué une sélection des meilleures sources possibles. Les défauts de chaque image ont été éliminés et les images manquantes reconstituées. Le son a lui aussi été restauré.
Distribution : Les Grands Films Classiques.






Le résumé
France, 1939. L'aviateur André Jurieux (Roland Toutain) a accompli l'exploit de traverser l'Atlantique par amour pour Christine, marquise de La Chesnaye (Nora Gregor). Mais la Christine, loin d'avoir répondu à l'appel du héros, s'est rapprochée de son mari, Robert (Marcel Dalio). Par dépit, Jurieux tente de se suicider. Son ami Octave (Jean Renoir), confident de la famille La Chesnaye, convainc Christine et Robert de recevoir Jurieux dans leur château de Sologne à l'occasion de la partie de chasse qu'ils y organisent. Celle-ci est suivie d'une grande fête au cours de laquelle des couples se font et se défont à un rythme de plus en plus rapide…
En savoir plus


Projections : Dardilly mardi 16 à 20h30 | Pathé Cordeliers mercredi 17 à 19h40 | Comoedia vendredi 19 à 10h45 | UGC Cité Internationale samedi 20 à 15h30.
(attention, le Pathé Cordeliers remplace le CNP Terreaux – les séances sont aux mêmes heures + 10 min)




news du festival
« Agent d’acteur (et de cinéaste, d’écrivain) » : rencontre avec François Samuelson
samuelson
François Samuelson (à droite) avec Olivier Assayas
Institut Lumière, mercredi 17 octobre à 11h. lire...

Pathé cordeliers
En raison de problèmes techniques, le CNP Terreaux n’est plus disponible lire...

Mercredi 17 octobre à 14h15 à l'Institut Lumière :
Rencontre exceptionnelle avec Mark Cousins
 mark cousins
La radio du festival
logo radio lumière
C'est la radio du festival mais c'est d'abord une radio de cinéma. Interview, musiques de films, chansons et commentaires, depuis quelques jours, le rouge est mis, l'antenne est prise, l'occupation est permanente !
Nouveau ! Diffusion en FM sur Radio Lyon 1ère (90.2) de 9h à 10h et de 18h à 20h
Pour écouter Radio Lumière...

Rencontres, conférences et master class
jacqueline bisset
C'est une nouveauté cette année : la Villa Lumière vous permet de rencontrer les invités du festival. Regardez le programme et passez une heure avec le réalisateur russe Andreï Konchalovsky, l'agent français François Samuelson, l'actrice américaine Jacqueline Bisset ou l'actrice française Clotilde Courau.
Entrée libre, il suffit de s'inscrire. lire...

Orange cinéma séries, partenaire officiel du festival Lumière
OCS
"OCS géants, la chaîne des films de légende" proposera à ses abonnés de vivre le festival avec des soirées exceptionnelles. lire...

Heaven's Gate et
Isabelle Huppert en clôture
le 21 octobre, 14h45, à la Halle Tony Garnier
Le patrimoine en VOD : FilmoTV prolonge le
Festival Lumière 2012
dans la France entière
Le festival Lumière 2012 sur votre mobile
application
L’application Lumière 2012 est disponible sur App Store et Android Market. Elle a été développée par la société Greencopper.
Télécharger sur AppStore ...
Télécharger sur Android Market ...

Julie Gayet et Frédéric Pierrot présentent Land and Freedom de Ken Loach
julie gayet et frédéric pierrot
Vendredi 19 octobre à 20h30, au Ciné Toboggan de Décines lire...

A Caluire, Boisset pour Jean Moulin yves boisset
Vendredi 19 octobre à 20h, Ciné Caluire lire...

Ariane Ascaride présente Mariage à l’italienne
ariane ascaride
Jeudi 18 octobre à 20h30, au Pathé Carré de Soie, Vaulx-en-Velin lire...

La Gloire de Vittorio De Sica
Vittorio De Sica
Le festival Lumière revient sur l’œuvre de Vittorio De Sica, acteur remarquable autant qu’éminent cinéaste italien lire...

Benoît Magimel présente Umberto D.
benoit magimel
Mardi 16 octobre à 20h30, Le Zola, Villeurbanne lire...

A Craponne, Tony Gatlif présente Le Voleur de Bicyclette de Vittorio De Sica
 Tony gatlif
Mardi 16 octobre à 20h30, Espace culturel Eole, Craponne lire...

La Nuit américaine accessible aux malvoyants
la nuit americaine
Samedi 20 octobre à 14h30, Le Zola, Villeurbanne lire...

Bientôt :
Hommage à Dean Martin
dean-martin

Bientôt :
Hommage à Charles Brabin
Brabin

Bientôt :
Hommage à Criterion
criterion

Bientôt :
Hommage à Gaumont
Gaumont

Plus d'infos sur le site festival Lumière

lisret partenaires lisret
Séance de clôture              Accréditation                La lettre du festival                Les vidéos lisret
 
Conformément à la loi N° 2004-801 du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements de données à caractère personnel et modifiant la loi N° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, tout utilisateur ayant déposé des informations directement ou indirectement nominatives, peut demander la communication de ces informations et les faire rectifier le cas échéant. Partagez sur fb


Si vous ne visualisez pas ce message, cliquez-ici