Poor lonesome cowgirl !

 


Posté le  16.10.2014 à 12h35


 

Présente depuis l’ouverture du Festival, Anne Le Ny faisait mercredi partie de la vingtaine d’invités de Thierry Frémaux pour son rituel « mâchon » matinal Chez Georges, mythique estaminet du quartier de l’Opéra.

 

 DUEL AU SOLEIL

 

 

Dans la foulée de ce moment de plaisir culinaire, elle pouvait songer aux plaisirs cinématographiques, comme d’aller écouter Bertrand Tavernier à l’Institut Lumière ; puis de présenter pour le public un des films du cycle Franck Capra. Entre deux, aiguillés par son voisin de table, Laurent Gerra, on découvrait son amour du western. Magnéto.

 

Quels trésors êtes-vous  venue découvrir cette semaine ?

 Anne Le Ny : je suis une inconditionnelle du cinéma de Michael Powell dont l’ensemble de l’œuvre perd à être vu en DVD. J’ai ainsi découvert Peeping Tom (Le voyeur, 1960) sur grand écran et c’est vraiment éblouissant. Pour de mêmes raisons j’avais attendu des années avant de que l’institut ne projette Le narcisse noir.

 

Laurent Gerra nous apprend que vous êtes une aficionada de westerns. Plutôt un cinéma « de garçons » non ? Racontez-nous.

 A.L.N : Je vous l’accorde, une fille qui aime les westerns ce n’est pas si commun, j’en ai encore fait l’expérience il n’y a pas si longtemps à la Cinémathèque où j’étais aller revoir Duel au soleil de King Vidor (1946) avec Gregory Peck et Jennifer Jones. Un très beau film, aux frontières du kitsch aujourd’hui, sur le plan de la forme.

 

Comment est née cette passion pour le genre ?

A.L.N. : Durant l’enfance, par la télévision tout d’abord qui a passé et repassé ces beaux films. Je m’attachais beaucoup aux personnages (James Stewart par exemple) à travers les voix : le doublage était particulièrement soigné à l’époque. Ça reste d’ailleurs tellement bien fait, qu’ils font partie des rares films étrangers que je peux voir en V.F. Sans problème.

 

Et au cinéma ?

A.L.N. : J’y allais souvent avec mon père. On habitait en banlieue et on allait dans les cinémas Action qui programmaient majoritairement des films américains de genre, western, thrillers… C’était une époque où on allait voir « un Bogart, un Wayne » et ce n’est que des années après que derrière il y avait de grands réalisateurs, Hawks, Vidor, Huston…

 

Thierry Frémaux vous a demandé de présenter un film de Franck Capra, State of the Union (L’Enjeu, 1948). Pourquoi celui-là qui n’est pas son plus emblématique ?

A.L.N. : D’abord parce que je ne l’avais l’avait pas vu depuis longtemps et que j’en gardais un bon souvenir. La deuxième vision a été plutôt décevante, le film a vieilli, le ton est aussi noir que celui de Mr Smith au Sénat était solaire. Et pourtant L’enjeu reste un film très intéressant, considéré un peu comme le chant du cygne de Capra. Une fable sur le pouvoir, avec Spencer Tracy, Katharine Hepburn et Adolphe Menjou, acteur qui dans ces années de pré- maccarthysme était déjà bien connu pour son anticommunisme…

 

Des projets ?

A.L.N. : J’écris mon prochain film et entre temps je vais refaire l’actrice chez Audrey Estrougo : Taulardes, avec Sophie Marceau notamment. C’est inspiré d’une histoire vraie et de la connaissance que la réalisatrice a de l’univers carcéral, Audrey ayant animé autrefois des ateliers pour des détenues…

 

 

Carlos Gomez