GEORGE STEVENS,
sa vie, son œuvre


Posté le 30.01.2016 à 11H


 

Autodidacte et engagé dans plusieurs combats, George Stevens fut peut-être le plus classique des grands cinéastes américains – ou le plus grand des classiques... Son début de carrière est marqué par de brillantes comédies, musicales ou non, mais il décida, après sa visite des camps de concentration, de cesser de rire… Chronologie avant la présentation de sept de ses films à l'Institut Lumière.

 

GeorgeStevens

 

1904
Naissance à Oakland, de parents comédiens à la tête d’une troupe de théâtre.

1909 
À 5 ans, il monte sur scène pour la première fois : George Stevens sera un enfant acteur dans la troupe de ses parents.

1921
La famille s'installe en Californie, où le père, Landers Stevens, fait du cinéma, souvent sans être crédité aux génériques. Il apparaît notamment dans Citizen Kane. Son fils le dirigera à trois reprises avant sa mort en 1940.

1924
À 20 ans, George Stevens est engagé comme assistant caméra, puis caméraman aux studios Hal Roach, où il filmera plusieurs fois Laurel et Hardy, puis réalisera des films courts.

1935
Passé à la RKO, il réalise son premier film d'importance, Alice Adams, avec Katharine Hepburn.

1936
Il signe Sur les ailes de la danse, alias Swing Time, avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Par son élégance, le film est devenu un modèle de la comédie musicale classique. L'année suivante, il enchaîne avec une autre comédie musicale, Demoiselle en détresse, toujours avec Fred Astaire, musique de George Gershwin.

 

 

1938
Passant d'un genre à l'autre, il brille dans la comédie avec Mariage Incognito, qui réunit James Stewart et Ginger Rogers.

1943
Katharine Hepburn lui offre le scénario de La Femme de l'année, la première "comédie matrimoniale" qu'elle tournera avec Spencer Tracy.

1944 
À 40 ans, il s'engage pour rejoindre l'armée américaine en Europe, à la tête d'un groupe d'écrivains et de cinéastes, dont William Saroyan, Irwin Shaw, ou George Mellor qui sera le chef-opérateur de ses derniers films.

1945
Il accompagne, caméra au poing, l'entrée des troupes américaines dans le camp de concentration de Dachau. L'expérience le changera à jamais : « Cela a profondément modifié ma façon de voir le monde. Je suppose que je n'ai plus jamais été très hilare, après cela » confiera-t-il en 1974.

1950
Une altercation célèbre l’oppose à Cecil B. DeMille, qui exige des membres de la Guilde des Cinéastes d’exprimer leur soutien au McCarthysme, et attaque directement Joseph Mankiewicz. Menaçant de démissionner, George Stevens obtient l’appui de ses pairs et renverse la situation. « Où étiez-vous pendant la guerre ? », demande DeMille. « Le cul dans la boue à Bastogne, pendant que vous, vous combattiez pour augmenter vos profits… » répond Stevens.

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Reçoit son premier Oscar pour Une place au soleil, d’après le roman de Theodore Dreiser, Une tragédie américaine, déjà adapté par Josef von Sternberg. Stevens devient le "grand cinéaste américain classique", à la technique et à la direction d’acteurs parfaites et au grand sens du romanesque.

1954
Shane ou L’Homme des vallées perdues devient à son tour un parangon de western classique, étude sur la violence quand la loi n’existe pas encore, où Steven montre aussi sa sensibilité plastique et son goût du paysage.

1957
Deuxième Oscar du meilleur réalisateur pour Géant, grande saga texane adaptée d’un pavé d’Edna Ferber, où Stevens mêle intelligemment acteurs old school et nouvelle vague de l’Actor’s Studio, James Dean en tête.

1959
Le Journal d’Ann Frank bénéficie de son séjour en Europe à la fin de la guerre.

1965
Est le premier cinéaste à attaquer une chaîne de télévision (NBC) qui diffuse une version écourtée de Une Place au soleil. Gagne son procès qui oblige la télé à respecter l’intégrité des œuvres, à l’exception de la question des coupures publicitaires où il perd.

1975
Meurt à Los Angeles.

 

Adrien Dufourquet

 


Rétrospective George Stevens
Du 4 au 26 février