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Jacques Doillon parle de La Drôlesse

    "La Drôlesse, c'est parti d'un fait divers qui m'a intéressé. Je me suis penché dessus, et je me suis aperçu que la réalité ne me donnait pas grand chose. Avant: Quelqu’un prend un enfant sous on bras. Après : il prend quatre ans de prison. Ce qui m'a agacé, c'est de ne pas en savoir plus.
    Je suis allé sur place, j’ai vu la fille et le garçon, et je me suis trouvé devant les murs. Mais ces murs mêmes, et l'effort de m'être déplacé, le travail d'enquête, m'ont donné l'élan pour le film.
J’avais envie que dans ce lieu clos du grenier, les bruits de l’extérieur, toujours menaçants, puissent pénétrer. Le chaume était idéal pour ça : l’intérieur devient fragile, devient lui-même extérieur, et quand un des deux personnages est en crise et s'échappe au dehors, c'est l’extérieur qui devient alors le lieu de la solitude et de l’enfermement.
    Le temps du cinéma, c'est drôlement court. Mes films sont toujours en boule, comme moi, contractés. La tension est souvent là, on a du mal à respirer. Il me faut agripper les gens, leur sauter dessus : Je ne veux pas qu'ils perdent pied, ou alors avec moi. Le temps de la vie n'existe pas dans mes films. C'est une cadence fiévreuse, à tenir jusqu'au bout... Je suis plus près de la tragédie que de je ne sais quel naturalisme."

Jacques Doillon dans Le Monde, en mai 1979, lors de la présentation du film au festival de Cannes.

DROLESSE

En savoir plus sur la projection exceptionnelle de La Drôlesse à l'Institut Lumière, le jeudi 25 septembre à 21h, en présence de Dominique Besnehard.

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