Tom Cruise
Première rétrospective française

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Il court, il court Tom Cruise. Il court les mains tendus et le dos droit, véritable Michael Johnson des plateaux. De ces kilomètres qu'il avale depuis maintenant 35 ans, certains ont fait des chansons (ainsi du groupe pop punk Maladroit), d'autres les fondements d'une brillante analyse domestique de sa filmographie (Etienne Blanchot dans Les Vies de Tom Cruise, chez Capricci), d'autres encore les ont compilés en un meme interminable.

Tous ces hommages plus ou moins amusés disent toutefois une chose essentielle : Tom Cruise est une pure incarnation du corps hollywoodien, dans ses usages les plus spectaculaires (en tête la saga Mission : impossible) comme dans ses mises en abîme les plus radicales (Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick bien sûr, avec son ex Nicole Kidman), et jusque dans ses transformations les plus inattendues (le producteur grossier de Tonnerre sous les tropiques de Ben Stiller, l'éditeur défiguré de Vanilla Sky de Cameron Crowe, le nazi insoumis borgne et manchot de Walkyrie de Bryan Singer).

Jeune premier héroïque (Top Gun de Tony Scott, qui l'a révélé au monde), sex symbol hyperbolique (Magnolia de Paul Thomas Anderson, Entretien avec un vampire de Neil Jordan), redresseur de torts implacable (Jack Reacher de Christopher McQuarrie, dont la suite est actuellement en salles, et, d'une façon plus perverse, Collateral de Michael Mann), égérie SF (Minority Report et La Guerre des mondes de Steven Spielberg, Edge of Tomorrow de Doug Liman) ou belle gueule en perdition (Risky Business de Paul Brickman, qui a lancé sa carrière, Jerry Maguire de Cameron Crowe encore), il aura peut-être plus qu'aucun autre acteur de sa génération mis les masques d'autres sur lui, parfois au sens propre. En témoigne encore son récent passage au Saturday Night Live.

Cette carrière métonymique, aucune rétrospective ne l'avait encore consacrée en France. Ce sera chose faite en novembre et décembre à l'Institut Lumière, au travers de seize films. D'ici là, échauffez-vous bien. Il va falloir suivre.

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