Billetterie

Plaisir du grand écran

Bloc_NL-02Du 19 mai au 25 juillet 2021

Après des mois à visionner des films à la maison : retrouvez le plaisir du grand écran, de la salle de cinéma, des projections dans les meilleures conditions et les meilleures copies !

De Il était une fois dans l’Ouest à L’Homme tranquille : des films choisis pour une beauté transcendée par le grand écran.

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Au programme

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Le Gouffre aux chimères
de Billy Wilder (Ace in the Hole, États-Unis, 1951, 1h51, N&B)

Journaliste sans scrupules, Charles Tatum a connu quelques déboires à New-York. Sans travail, alcoolique, il trouve enfin une occasion de renouer avec le métier. Il est embauché au Sun Bulletin d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Il s'arrête en cours de route à Escudero, où un homme vient d'être enseveli par un éboulement dans une grotte. Aveuglé par sa soif de réussite, Tatum met tout en œuvre pour faire de ce dramatique incident un spectacle à rebondissements...
Un des films de Wilder les plus controversés, Ace in the Hole a eu besoin qu'une génération passe pour être apprécié à sa juste valeur. Kirk Douglas joue Chuck Tatum, un reporter cynique qui rêve d'un sujet d'article formidable, et le trouve. L'interprétation de Douglas est aussi survoltée que le film lui-même. Jan Sterling, dans le rôle de l'épouse désabusée de la victime, se montre également coriace. Sorti pendant l'été 1951, Ace in the Hole fut le premier véritable bide de Wilder. Tandis qu'il tournait déjà un autre film à Paris, Paramount essaya de limiter la casse, rebaptisant le film The Big Carnival. Vain effort. Avec le passage du temps et l'apparition à la télévision d'innombrables Chuck Tatum, la réputation à Ace in the Hole grandit. Ace in the Hole reçoit aujourd’hui les compliments qu'on lui avait refusés en son temps. Le dernier plan du film est un rare moment de brillance formelle venant de l'homme qui a toujours dédaigné les effets de caméra compliqués d'autres réalisateurs.

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L’Homme tranquille
de John Ford (The Quiet Man, États-Unis, 1952, 2h09, coul.)

À la suite de la mort de son adversaire au cours d’un combat, le boxeur Sean Thornton (John Wayne) abandonne sa carrière en Amérique et regagne son Irlande natale. Il achète un cottage depuis longtemps convoité par Will Danaher (Victor McLaglen). Ce dernier est furieux, d’autant plus que sa sœur Mary Kate (Maureen O'Hara) et Sean se plaisent bien…
Pour cette « première histoire d’amour » comme il aimait à définir L’Homme tranquille, John Ford choisit de retrouver ses origines. Il campe son histoire dans une Irlande hors du temps, presque irréelle, mythifiée par ses descendants expatriés. Dans cette chronique provinciale en Technicolor, il est question d’amitié virile, de combat à la loyale, de balades dans la lande, de pintes de bière et surtout d’un couple explosif et d’une rouquine au caractère ombrageux.
L’Homme tranquille domine la filmographie de Maureen O’Hara, la flamboyante de Dublin. Elle est l’incarnation de l’érotisme fordien, de l’énergie sexuelle en symbiose avec les éléments. Antoine Sire (Hollywood, la cité des femmes, Institut-Lumière/Actes Sud) : « John Ford passe son temps à exhumer la sensualité enfouie sous les rituels inamovibles du pays ancestral. Maureen O’Hara est l’instrument-clé de cette ode émouvante mais assez réactionnaire. Dans chacune de ses scènes avec John Wayne, elle véhicule un double hommage, aux traditions dévotes et au désir le plus débridé : courant dans la lande, sous l’orage, au bord des ruisseaux, les deux amoureux s’éclipsent à la fin du film pour une sieste qu’on suppose forcément charnelle. Le Code Hays ne peut rien faire mais, après tout, l’histoire se déroule loin d’Amérique, et ils sont désormais mariés… »

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Les Sentiers de la gloire
de Stanley Kubrick (Paths of Glory, États-Unis, 1957, 1h28, N&B)

En 1916, durant la Première Guerre mondiale, le général français Broulard ordonne au général Mireau de lancer une offensive suicidaire contre une position allemande imprenable, surnommée « La fourmilière ». Au moment de l’attaque, les soldats tombent par dizaines et leurs compagnons, épuisés, refusent d’avancer…
Premier chef-d’œuvre de la carrière de Kubrick, Les Sentiers de la gloire se définit comme un anti-film héroïque, diatribe désespérée et virulente contre le système de guerre. En racontant l’histoire de soldats condamnés à mort pour avoir refusé de mourir au front, Kubrick fustige l’armée et décrit les rouages absurdes mais inéluctables de la hiérarchie martiale. Tourné en Allemagne, le film impressionne par sa reconstitution des tranchées et la performance magistrale livrée par Kirk Douglas en colonel révolté contre le cynisme et la manipulation des masses. A l’époque, on reprocha à la charge politique son pessimisme et son antipatriotisme. Jugé trop critique envers l’armée, le film ne fut même pas montré en France avant 1975. Aujourd’hui, Les Sentiers de la gloire est devenu un modèle cinématographique incontestable, qui a su dépeindre l’un des plus grands drames de la condition humaine.

DESAXES

The Misfits/Les Désaxés de John Huston (États-Unis, 1961, 2h04, N&B)

Tout juste divorcée, Roslyn fête l’événement avec sa logeuse Isabelle. Elle rencontre Guido qui lui présente Gay, un cow-boy mûr et indépendant, par qui elle se sent immédiatement attirée. Heureuse de se sentir entourée, Roslyn se laisse aller à sa nature expansive alors qu’ils partent pour le ranch de Guido. Roslyn s’y installe pour quelques jours avec Gay…
Eté 1960, John Huston tourne son dix-huitième film dans le désert du Nevada : The Misfits, écrit par Arthur Miller en cadeau à sa femme Marilyn Monroe. L’agence Magnum a acquis l’exclusivité pour couvrir le tournage. Aujourd’hui rassemblées, ces photos témoignent du mythe qui s’est créé autour de la fabrication chaotique du film. L’actrice y est transfigurée et fantomatique, une présence sous tranquillisants qui la conduira à l’hôpital en plein tournage. Les hommes - Huston, vivant comme un aventurier plutôt qu’en cinéaste, Clift, fragile et usé, Gable, fatigué - s’épanchent sur les bouteilles d’alcool. Quinze jours après les dernières prises de vue, Clark Gable succombe à une ultime crise cardiaque ; deux mois plus tard, Marilyn, s’éteint tragiquement et Montgomery Clift achèvera sa propre destruction l’année suivante sur le tournage du Freud du même Huston. The Misfits ou le chant du cygne, magnifique, éperdu et bouleversant de l’âge d’or Hollywoodien. Une pièce maîtresse de la filmographie de Huston.

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Il était une fois dans l’Ouest
de Sergio Leone (C’era una volta il West, Italie, États-Unis, 1968, 2h45, coul.)

Le Grand Ouest américain. Sur un quai de gare, trois hommes armés, vêtus de longs manteaux, attendent un voyageur. Non loin de là, Frank, l’homme de main d’un riche entrepreneur, massacre une famille dont la ferme se situe sur le trajet de la future voie ferrée ; Jill, une prostituée, arrive de la Nouvelle-Orléans pour rejoindre cette ferme…
Après le succès international du Bon, la brute et le truand, Sergio Leone livre une immense fresque lyrique et funeste sur la naissance de l’Amérique moderne. Probablement le film le plus populaire de son auteur, c’est aussi celui qui va le plus loin dans l’expression d’un pur style leonien. En contrepoint des majestueuses figures rocheuses de Monument Valley, les visages magnifiés des personnages composent une géographie tragique où le drame intime fusionne avec l’histoire du continent. À l’image de sa célèbre séquence d’ouverture, rythmée par le grincement des moulins et dilatée à l’extrême à travers une minutie de détails, Il était une fois dans l’Ouest s’organise comme un ballet mortuaire composé de gros plans, de chuintements d’harmonica et de coups de feu furtifs. En subvertissant les mythes ordinaires du western traditionnel, Leone créé un genre ultra-stylisé et narrativement tenace qui, en travestissant le héros américain Henry Fonda en salopard intégral (ce qui heurta le public américain), en offrant à Claudia Cardinale et Charles Bronson le statut de stars planétaires, et en permettant à Ennio Morricone de composer l’une de ses plus belles partitions, enfonce définitivement le clou du western leonien. Le grand spectacle du cinéma par excellence, un incontournable !

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Les Dents de la mer
de Steven Spielberg (Jaws, États-Unis, 1975, 2h04, coul.)

Dans une station balnéaire au sud de Long Island, à quelques jours de l’ouverture des plages, un requin attaque les baigneurs. Pourtant, on se refuse, en pleine saison, à bloquer l’accès aux plages : la survie de l’économie de la petite ville en dépend. Mais le squale est là, il guette…
Dès sa sortie, Les Dents de la mer fut un film phénomène. C’est l’un des premiers blockbusters de l’histoire : en moins d’une semaine, ses recettes pour l’Amérique du Nord avaient remboursé les frais de production, soit 7.5 millions de dollars. Selon Steven Spielberg, 35 ans à l’époque, c’est le film le plus difficile qu’il ait eu à réaliser – 155 jours de tournage contre les 52 prévus : « Tout a été tourné sur ou sous la mer. La majorité de l’équipe de techniciens était composée de plongeurs diplômés. Soixante-dix pour cent de nos ennuis sont venus de l’océan : il fallait sans arrêt lutter contre les courants, les fortes vagues, les brouillards. C’était exténuant. Des hommes pourtant solides s’effondraient en larmes ou adressaient des discours au ciel. »
Jaws est par ailleurs un formidable film, avec cette mise en scène "invisible et efficace" qui caractérise le cinéma américain classique. Son succès immédiat a longtemps masqué le lien profond qu’il entretient avec l’histoire du cinéma. La projection dans la très belle version restaurée par Universal en redit toute la dimension.

RAN

Ran d’Akira Kurosawa (Japon, France, 1985, 2h42, coul.)

XVIe siècle. Le seigneur de guerre Hiderota Ichimonji, devenu âgé, décide de céder son commandement et de diviser son royaume entre ses trois fils. Le benjamin craint le pire et conteste la décision de son père : il sera renié. L'aîné et le cadet se livrent à présent une guerre sans merci…
"Ran", ou "Chaos" en français. Pour cette fresque épique, Kurosawa décide de retourner vers son époque de prédilection, le XVIe siècle et les guerres des clans. Croisant l’œuvre de Shakespeare et l’histoire du seigneur Mohri qui, aidé de ses trois fils, réussit à unifier son royaume, le cinéaste s’interroge : et si les fils de Mohri avaient eu le comportement des filles du roi Lear ? À travers ce film, Kurosawa décrit la folie destructrice des hommes face au pouvoir, la destruction de toute altérité, la trahison, le machiavélisme, la vengeance… Un véritable inventaire du mal inhérent à la nature humaine. À la bataille du pouvoir se mêlent le conflit familial, les meurtres et le bannissement du seul fils aimant.
D’une beauté époustouflante, Ran oscille entre calme et tempête. Le travail de Kurosawa sur les couleurs est admirable, donnant à son œuvre un caractère résolument pictural.

JACKIE-BROWN

Jackie Brown de Quentin Tarantino (États-Unis, 1997, 2h34, coul.)

Une hôtesse de l’air, Jackie Brown (Pam Grier), arrondit ses fins de mois en convoyant de l’argent liquide pour le compte d’Ordell Robbie (Samuel L. Jackson), un trafiquant d’armes. Jusqu’au jour où elle est cueillie à l’aéroport par un agent fédéral (Michael Keaton) et un policier de Los Angeles (Michael Bowen). Ils veulent coincer Ordell Robbie et comptent sur Jackie Brown pour le faire tomber. Avec l’aide de Max Cherry (Robert Forster), prêteur de cautions, Jackie Brown échafaude un plan audacieux : doubler tout le monde lors du prochain transfert d’argent…
Jackie Brown est le premier scénario de Tarantino adapté d’un roman, Punch créole d’Elmore Leonard : « Je voulais garder l’humour très sec de Leonard sans pour autant tomber dans la farce. » Le réalisateur veut aussi être fidèle au réalisme spontané du roman. De fait, le film marque une nette évolution dans l’idée que se fait le cinéaste sur les personnages et les conflits qui les opposent. Les fans de Pulp Fiction reconnaissent sa patte dans des dialogues pimentés et dans la parfaite maîtrise d’une matière narrative complexe. Pour le reste, Tarantino truffe son film d’idées visuelles et ravive des images oubliées et pourtant intactes, torpille leur obsolescence pour les rendre à la modernité des temps. Avec raison, Lawrence Bender, son producteur, note un élément nouveau : la douceur au milieu de la folie. Tarantino admet avec ironie avoir réalisé « un film calme, mais mon idée du calme n’est peut-être pas celle de tout le monde… ». Pam Grier, absolument formidable et juste, est une idée de distribution brillante, qui apparaît comme un choix évident pour une œuvre qui se veut un hommage explicite au cinéma de la Blaxploitation.

MAGNOLIA

Magnolia de Paul Thomas Anderson (États-Unis, 1999, 3h08, coul.)

Un vieil homme très riche, atteint d’un cancer, mourant, demande à son infirmier de retrouver le fils qu’il a abandonné quinze ans auparavant. Ce dernier est devenu la star d’un show du petit écran. Mêlés à cette recherche, on retrouve la jeune femme du milliardaire et un ancien animateur de jeu télévisé qui, lui aussi mourant veut se réconcilier avec sa fille…
Ours d’or à Berlin en 2000, Magnolia confirme, après Boogie Nights, l’immense talent du réalisateur Paul Thomas Anderson. Il signe ici un film-choral à la Robert Altman, aidé par un casting impressionnant, où Tom Cruise étonne dans un rôle à contre-emploi, celui du fils viril et star cathodique (il recevra le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle). Une grande fresque concoctée comme « une étonnante mosaïque de destins qui s’animent. Une histoire aussi folle, et humaine que la vie… » (Bertrand Tavernier). Un film ambitieux et immanquable sur le jeu du hasard et des coïncidences dans une Californie superficielle. Pour le critique américain Roger Ebert, «Magnolia est un film sur la tristesse et le deuil, sur l'amertume de la vie, sur les enfants maltraités et les adultes qui s'autodétruisent. Comme le narrateur nous le dit vers la fin : "Même si nous en avons fini avec le passé, le passé lui, n'en a pas fini avec nous." Dans ce naufrage commun, il y a deux personnages, un policier et un infirmier, qui font ce qu'ils peuvent pour offrir de l'aide, de l'espoir et de l'amour. »

TIGRE-ET-DRAGON

Tigre et dragon
d’Ang Lee (Wo hu cang long / Crouching Tiger, Hidden Dragon, États-Unis, Chine, Taïwan, 2000, 1h59, coul.)

Li Mu Bai (Chow Yun-Fat) est un virtuose des arts martiaux, que sa légendaire épée "Destinée" accompagne dans toutes ses aventures. L’arme, légère, souple et rapide comme l’éclair, paraît magique et attire bien des convoitises. Lassé, Li Mu Bai décide un jour de rompre avec le passé et la confie à celle qu’il aime tendrement, Shu Lien (Michelle Yeoh), afin qu’elle la remette au seigneur Té (Sihung Lung). Un audacieux voleur la dérobe et s’échappe par les toits…
Tigre et Dragon est adapté du roman populaire de Wang Du Lu, écrit au début du XXe siècle, une œuvre représentative du wuxia, genre qui célèbre les exploits des héros des arts martiaux et qui inspirera les classiques du cinéma hongkongais, comme ceux de King Hu. Ang Lee s’appuie également sur l’héritage culturel chinois du Tao, « la voie ». Pour lui, « l’énigmatique Tao se manifeste plus à travers des contradictions et des conflits du cœur qu’à travers l’harmonie à laquelle il tend. » Dans cette épopée romantique qui se déroule dans une Chine légendaire, celle de la fin de la dynastie Ch’ing, l’action confronte un guerrier mythique à deux femmes rebelles, entrecroisant deux histoires d’amour impossible. La traduction littérale du titre original, "Tigre à l’affût, Dragon caché", fait référence à un dicton chinois qui évoque des circonstances ambiguës ou des lieux hantés par des héros cachés. À l’image du trio, au sein duquel Li Mu Bai est incapable d’avouer son amour, Shu Lien cache ses désirs ardents et insatisfaits, et Jiao Long se révèle être une femme d’action intrépide. Ang Lee a fait appel à quatre stars du cinéma asiatique, Chow Yun-Fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi et la célèbre Cheng Pei-Pei, révélée par L’Hirondelle d’or de King Hu.
Le film est ponctué de scènes de combat, superbes, aériennes, magistrales, supervisées par Yuen Woo-Ping, cinéaste et chorégraphe, entre autres, des deux volets de Kill Bill de Quentin Tarantino.





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