DINO RISI
en quelques dates


Posté le 28.02.2017 à 11H


 

« Il m’arrive de chercher à être divertissant tant que cela est possible racontait Dino Risi. Comme, en substance, mes films sont assez amers et qu’ils ne racontent pas d’histoires seulement agréables – il y a toujours au-dessous une réalité assez mère qui est celle du pays dans lequel je vis , je dois souvent conclure de manière dramatique, comme c’est le cas dans Le Fanfaron » Le roi de la "comédie à l’italienne" regardait le monde comme il était : le rire était pour lui le masque de la lucidité souvent désespérée. Les films de Dino Risi racontent un pays qui traverse un siècle – comme lui-même l’a traversé.

 

AMES PERDUES 1977 Tou

 

1916
Naissance à Milan, d'un père médecin qui exerce, notamment, à la Scala.

1940
Il devient par hasard l'assistant de Mario Soldati (pour le célèbre Mariage de minuit) et d’Alberto Lattuada, se détournant de la profession de psychiatre à laquelle le destinaient ses études et ses parents.

1950
Parmi la vingtaine de courts-métrages qu'il réalise en quatre ans, Buio in sala (littéralement, le noir dans la salle) raconte comment un VRP dépressif réapprend à aimer la vie à la vision d'un western. Il est acheté par le producteur Carlo Ponti. La carrière de Dino Risi est lancée, il s'installe à Rome.

1951
Il tourne son premier long-métrage de fiction : Vacanze col gangster.

1956 
Premier grand succès avec Pauvres mais beaux, qui connaîtra deux suites. C'est le "néo-réalisme rose", soit la vie quotidienne d'Italiens ordinaires peu à peu transformée par le progrès – et la croissance énocomique, Il Boom.

1960 
Dino Risi dirige Vittorio Gassman dans L'Homme aux cent visages, fantaisie où l'acteur donne libre cours à sa passion transformiste. Risi fait de lui une star.

Una Vita Difficile 19611961 
Commence la décennie des chefs-d'oeuvres. Une vie difficile montre Alberto Sordi, communiste et ancien résistant, croyant aux lendemains qui chantent, mais finalement vaincu par la grande bourgeoisie triomphante. La comédie se fait noire.

1962
Ironie sombre, encore, avec l'irrésistible et tragique Fanfaron, avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, chronique de la masculinité italienne et de sa bêtise.

1963
Les Monstres établit le canon de la "comédie à l'italienne" : portrait au vitriol  mais avec beaucoup d'humour et un peu de compassion d'une société sans morale, dominée par l’avidité. Gassman et Tognazzi s'en donnent à coeur joie.

1969 
Une poule, un train, et quelques monstres offre sept rôles à Nino Manfredi pour brocarder la libération sexuelle  ou ceux qui s'en réclament hypocritement.

1971 
Ugo Tognazzi face à Vittorio Gassman, encore, dans le pessimiste Au nom du peuple italien, où un juge aux mains propres s'acharne à inculper un industriel véreux.  

1976 
Nomination à l'Oscar pour Parfum de femme, avec Vittorio Gassman, qui connaîtra un remake américain avec Al Pacino.

1977 
Dino Risi se partage avec Mario Monicelli et Ettore Scola les sketches des Nouveaux monstres.

1985 
Il dirige Coluche et Beppe Grillo dans Le Fou de guerre, comédie militaire nihiliste en compétition à Cannes. L'inspiration, pourtant, se tarit. Ses films des années 90 déçoivent.

2004 
Publication de l'autobiographie Mes monstres (en français aux Editions de Fallois / L’âge d’homme)

2008 
Dino Risi meurt à 91 ans.

 

 

Adrien Dufourquet

 


Rétrospective Dino Risi
Du 28 février au 25 avril